La construction de six nouveaux réacteurs et le prolongement de la longévité des infrastructures existantes ont largement été approuvés au sein de l’hémicycle, à 402 voix contre 130.
C’est une victoire écrasante pour le nucléaire. À près de 70%, les députés ont voté pour l’adoption de la proposition de loi du gouvernement français sur la relance de l’atome. Soutenu par une majorité des membres des Républicains, du Parti communisme et du Rassemblement National, le projet de loi proposé par Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle devra ensuite être présenté à une commission mixte paritaire ou à une seconde lecture.
En avant toute vers le nucléaire
Le premier axe de cette proposition est la création de six nouveaux réacteurs nucléaires dont deux à Penly (Normandie) et deux à Gravelines (Nord). Le troisième lieu d’implantation n’a pas encore été officialisé, mais la vallée du Rhône semble le plus probable. L’objectif annoncé est d'entamer les travaux en 2027 pour une mise en service d'ici à 2035.
Le deuxième axe est le prolongement de la longévité des installations actuelles de 60 ans. D'ici à 2025, la plupart des centrales françaises devraient atteindre 40 ans de durée de vie. Les problèmes rencontrés cet hiver avec l'état des réacteurs ont révélé les défis liés à la prolongation de leur durée de vie, en particulier en ce qui concerne la corrosion des matériaux qui a entraîné le dysfonctionnement de la moitié du parc nucléaire français.
Une réforme rejetée et des critiques lancées
En revanche, le texte a été adopté sans la réforme controversée de la sûreté nucléaire, qui avait été rejetée précédemment lors de débats à l'Assemblée. Le gouvernement avait proposé de supprimer l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), un institut indépendant consacré à l'expertise sur le nucléaire, en le fusionnant avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Les députés ont manifesté leur opposition à cette mesure.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a exprimé sa satisfaction quant à la "coconstruction" du texte, qui, d’après elle, envoie "un signal fort à notre filière". La majorité a mis l'accent sur la neutralité carbone et une plus grande souveraineté énergétique grâce à ce projet de loi. De son côté, le chef de file des Républicains dans l’hémicycle, Olivier Marleix, a salué le "revirement politique espéré" en matière de nucléaire. Cette décision intervient dans un contexte de relance des réacteurs nucléaires par EDF depuis fin décembre. La part du nucléaire dans la production d'électricité française devrait donc logiquement augmenter dans les prochains mois.
Le projet de loi, particulièrement décrié par les Verts et le Parti Socialiste, fait face à de nombreuses critiques, notamment une prise en compte insuffisante des différents risques associés à l'usure des réacteurs et à la gestion de l’ensemble des déchets nucléaires, comme le précise Les Échos.
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