Alors que les vacances d’été viennent tout juste de commencer, une étude a révélé que le tourisme était responsable de 8% des émissions de CO2 dans le monde.

L’été 2023 a marqué un retour à 84% des niveaux pré-pandémie d’arrivée de tourisme dans le monde : des chiffres qui devraient se consolider durant la saison estivale, notamment en France, qui a déjà explosé les records pré-covid l’année passée. Or, les vagues de chaleur et l’explosion des alertes incendie alarment les experts quant à l’impact carbone du tourisme, responsable de près de 8% des émissions de gaz. Zoom sur l’impact carbone de la saison estivale.

L’impact carbone du tourisme

L’ONU a tiré la sonnette d’alarme, et a pour ambition de diminuer l’impact du tourisme sur le réchauffement climatique, en sensibilisant notamment les voyageurs quant à l’impact de leurs vacances. Regagnant peu à peu ses niveaux pré-pandémie, le tourisme est responsable de 8% des émissions de gaz mondiales, notamment en raison des déplacements. Avion, bateaux, ferry, et voitures sont autant de moyens de transport particulièrement énergivores, et les incidents climatiques et autres pannes des années passées laissent inquiètent les scientifiques.

Si les experts invitent les vacanciers à emprunter le train, qui émet 50 fois moins de CO2 que la voiture et 80 moins que l’avion, les Français préfèrent encore utiliser la voiture, loin devant l’avion (30%) et le train (16%). Un moyen de transport encore trop polluant, dans un contexte de refonte de la stratégie environnementale de l’Europe, qui risque bien de changer la donne pour le tourisme.

Les experts alertent également quant à l’impact carbone des hôtels, et conseillent de consulter la politique RSE de l’établissement : piscine, éclairages, salles de sport… Autant de dispositifs énergivores, qui augmentent l’impact carbone du tourisme, mais qui peuvent aussi être coûteux pour le porte-monnaie.

Vers un passeport carbone ?

L’impact carbone de la saison estivale 2023 alarme les experts : face aux incendies et aux alertes météorologiques extrêmes, attribués au réchauffement climatique, certains d’entre eux ont même émis l’idée d’un passeport carbone. Le voyagiste Intrepid Travel a ainsi proposé dans un rapport de 2023 d’instaurer ce dispositif, pour permettre à l’industrie touristique de s’adapter aux enjeux carbone.

Il s’agirait ainsi d’attribuer à chaque vacancier un quota annuel de carbone, qui permettrait de rationner les déplacements. Le concept avait déjà été mis sur la table en 2008 par la Chambre des communes du Royaume-Uni – mais avait été abandonné en raison de sa complexité.

L’idée de généraliser le passeport carbone au transport aérien est néanmoins toujours dans les rouages : entre 2013 et 2018 la quantité de CO2 émise par les vols aériens commerciaux a augmenté de 32%, et le tourisme fait partie du problème. De nouvelles habitudes de transport doivent donc être adoptées.

Marseille et le tourisme éco-responsable

Bien consciente des impacts du tourisme sur l’environnement, et prête à accueillir les touristes en cette saison estivale, la ville de Marseille mise sur le renouvelable et se met au vert pour donner l’exemple d’un tourisme plus responsable. Bus, train, bateaux, avions… Tous les modes de transport y passent, et l’électrique est au centre de la stratégie.

Les élus de la cité phocéenne sont bien conscients de l’enjeu touristique : poussés par les normes européennes, ils entendent réduire drastiquement les émissions liées au voyage. Colorbüs thermiques, autocars alimentés HVO (huile végétale hydrogénée)… Les entreprises se bousculent pour proposer des solutions compétitives et vertes.

Même le petit train touristique de la ville s’est mis au HVO, carburant issu d’huiles végétales et animales, 85% moins émettrice que le diesel. Les bateaux de tourisme connaissent eux aussi une véritable transformation : nombreux sont désormais les bateaux qui naviguent au gaz naturel liquéfié, comme le navire “A galeotta.” L’électrification du port de la ville est aussi au programme, et permet de réduire considérablement les émissions dues au transport touristique. Des initiatives qui pourraient inspirer d’autres villes pour un tourisme estival plus responsable.

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