Tour d'Europe de l'énergie #1 : la Croatie

Retour sur une année riche

L’année 2018 aura été riche pour la Croatie qui a plusieurs reprises s’est démarquée sur la scène internationale. Notamment cet été, pour sa place en finale de la coupe du monde de football, contre la France ou encore en remportant la coupe Davis de tennis au mois de novembre.

Si grâce à ces événements, ce petit pays de l’ex-Yougoslavie, qui a intégré l’Europe en 2013, se fait connaître du plus grand nombre, nous avons également pu entendre parler de lui lors de la COP 24 qui a eu lieu en Pologne.

La Croatie fait partie des pays des Balkans qui construisent encore des mines et centrales à charbon. Il est donc important que ces pays stoppent ces projets, pour pouvoir ensuite diminuer leur consommation de charbon et penser à une énergie alternative, plus respectueuse de l’environnement. Néanmoins, elle ne produit plus de charbon depuis 1990, même si elle continue d’exploiter cette ressource.

Malgré une hausse en 2017 de 1% des émissions de CO2, la Croatie reste une bonne élève concernant les émissions de gaz à effet de serre, avec environ 3,6 tonnes par habitant. Elle fait donc partie des pays européens avec un taux peu élevé. Le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre en Europe, est le Luxembourg avec 18,7 tonnes par habitant.

L’un des points noirs pour la Croatie est son incapacité à être autosuffisante, c’est-à-dire qu’elle dépend des autres pays pour se fournir en énergie. On estime qu’elle importe plus de la moitié de sa consommation totale d’énergie. Pourtant, elle possède de nombreuses ressources énergétiques naturelles, comme par exemple du pétrole ou encore du gaz naturel.

Avec son intégration au sein de l’Union européenne, la Croatie a pu profiter du modèle paquet énergie climat, et depuis 5 ans il y a une libéralisation du marché de l’énergie croate. Ce système nécessite la séparation des activités de distribution, de transport et de production. Cela donne donc la possibilité à tous de choisir librement et sans contraintes, son fournisseur pour l’électricité, le gaz et le chauffage. En France, nous profitons du même avantage. Néanmoins on estime que 50% des Français ignorent que l’on peut changer librement de fournisseur d’énergie.

L’année 2018 a donc été riche pour la Croatie qui continue de renforcer sa présence en Europe et sa volonté de changer son modèle économique, plus particulièrement son système énergétique. Mais qu’en est-il de ses actions concrètes pour s’intégrer parfaitement dans une démarche de transition énergétique ?

Une transition écologique en route

Si la Croatie ne produit plus de charbon, comme nous l’avons dit plus haut, ce n’est pas sa seule action pour conduire le pays vers une transition énergétique. La Croatie est largement engagée aux côtés de l’Europe pour utiliser plus d’énergie renouvelable dans la consommation finale brute et donc limiter son impact sur la planète. Les objectifs qui étaient fixés pour 2020 et 2030 sont déjà largement atteints, grâce à la consommation d’énergie renouvelable, environ 27,3%. Cette énergie est principalement issue de l’éolien, nous pouvons par exemple évoquer le parc éolien de Trtar-Krtolin construit en 2006. En 2017, le pays comptait 1107 éoliennes.

Pour ce qui est de la consommation d’énergie conventionnelle, la Croatie reste active dans la mise en place d’une stratégie de diversification sur le long terme menée par l’Union européenne.

De plus, de part sa démographie la Croatie reste un petit consommateur d’énergie, 2100 kilos d’équivalent de pétrole par habitant, 30% de moins que la moyenne des pays de l’Europe. De plus, cette consommation est en baisse depuis 2010, environ  -2,5% par an, par le biais d’action favorisant l’efficacité énergétique.

Il est également important de parler de l’évolution significative de l’hydroélectricité en Croatie, on estime que la production à augmenter de 48% en 24 ans.

Pour terminer quelques chiffres clés* sur la consommation d’énergie de la Croatie en 2018 :

1. énergies renouvelables : 2282 produite – 29 importés – 312 exportés.
2. pétrole brut et dérivé : 748 produit – 4638 importés – 2115 exportés.
3. gaz : 1369 produit – 1051 importés – 324 exportés.
4. électricité : 1066 importés – 590 exportés.

*en KTOE : tonne équivalent pétrole