Basée à Troyes, SupAirVision vient tout juste de développer une technologie innovante, qui permet de gérer les pales des éoliennes à l’aide de drones.
C’est dans l’air. Le dispositif déployé par SuperAirVision est innovant : il permet d’examiner les pales des éoliennes grâce à des drones, tout en permettant la continuité de la production électrique. L’entreprise, basée dans l’Aube, veut étendre le projet à l’international. Une levée de fonds de 3,5 millions d’euros serait nécessaire.
Sherlock Motion
Acteur d’importance dans le secteur du drone, SupAirVision vient tout juste de lancer son dispositif Sherlock Motion. L’idée est simple : les appareils contrôlent les pales des éoliennes, sans que leur turbine n’ait besoin d’être arrêtée.
Sébastien Arnould, directeur général de l’entreprise, explique dans Les Échos : “Cela permet d’éviter une perte de production d’électricité pendant l’examen. À ma connaissance, nous sommes pour l’instant les seuls à proposer cette solution.
”
En 2021, la firme avait déjà déployé le dispositif Sherlock Standard. Ce dernier impliquait la suspension du moteur de l’éolienne pour permettre l’examen du dispositif. Sherlock Motion devrait pallier ce problème, et remplacer progressivement cette première technologie.
Les deux appareils ont néanmoins le même objectif : des opérateurs pilotent depuis le pied de l’éolienne un drone qui diagnostique l’état des pales affectées par l’érosion, grâce à une caméra.
L’inspection par drone
SuperAirVision a le nez creux : depuis 2020, les producteurs d’énergies éoliennes ont l’obligation de réaliser un examen visuel des dispositifs tous les six mois en France. Grâce aux drones, les coûts de réparation des engins sont considérablement réduits, cela permet de devancer l’érosion.
Et l’entreprise n’en est pas à son coup d’essai : depuis quatre ans, elle a déjà lancé deux autres technologies d’inspection aérienne. Clarity se sert de la thermographie afin de diagnostiquer l’intérieur des pales. Volta, quant à elle, examine la robustesse des protections anti-foudres, élément d’importance capitale pour les parcs éoliens.
SupAirVision a annoncé le lancement en septembre prochain de Volta Auto. Une solution qui devrait permettre au drone d’agir de façon autonome, sans intervention humaine.
S’envoler vers la Chine ?
Le nombre d’éoliennes inspectées depuis la création de la technologie est colossal : près de 3 000 dans le monde. Or, SupAirVision ne compte pas s’en arrêter là, et cherche à lever 3,5 millions d’euros, d’ici à juin prochain, pour continuer de déployer Sherlock.
Sébastien Arnould souligne : “En ce moment, nous formons des pilotes de drones au Brésil, car c’est l’un des pays les plus foudroyés au monde. En France, une éolienne va être frappée 4 à 5 fois par an par la foudre, contre 50 à 60 fois au Brésil.
” Des ambitions internationales qui semblent être confirmées par l’ouverture, l’an dernier, d’une filiale en Chine, où la production d’énergies renouvelables est particulièrement importante.
Les États-Unis sont également en ligne de mire, et des projets devraient être lancés dans le pays en fin d’année. Dans la même veine, l’entreprise prévoit de doubler son effectif d’ici à 2025 pour accélérer son développement à l’international, dans un contexte où les pays du G7 mettent l’accent sur les énergies renouvelables (éoliennes, solaire...)
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