Une baisse de 43% des projets de rénovation énergétique soutenus par MaPrimeRénov’ a été enregistrée au premier trimestre 2024. Des chiffres en chute libre par rapport à 2023, mais les professionnels gardent espoir : l’introduction d’une nouvelle réglementation à partir du 15 mai devrait relancer les travaux de rénovation.

Un début d’année désastreux. La baisse de 43% des travaux de rénovation énergétique au premier trimestre 2024 par rapport à la même période l’an passé a forcé le gouvernement à revoir les ambitions de qu’il avait proposée le 1er janvier. Pourtant, les experts semblent confiants pour le reste de l’année : une nouvelle législation, qui devrait être publiée le 15 mai, va changer les règles d’accès à l’aide pour donner un coup de pouce au déploiement de ce type de chantier. Reste à voir si les mesures seront efficaces.

Des chiffres en chute libre

Cité par les Échos, Frédéric Utzmann, président de l’entreprise Effy, qui aide les propriétaires dans leurs travaux de rénovation, s’enthousiasme déjà de la réforme : “Nous avons commencé à faire signer des devis, pour pouvoir envoyer des dossiers dès le 15 mai.

Or, les chiffres du premier trimestre ne sont pas de bon augure : l’étude publiée il y a peu par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) révèle que MaPrimeRénov’ n’a aidé à financer que 78.043 travaux de rénovation au premier trimestre. 43% moins que 2023, alors que l’intégralité du budget alloué l’année précédente n’avait pas été distribuée.

Pour les experts, la cause de cette chute brutale est claire : la suppression des aides sur les travaux simples au 1er janvier, pour favoriser les chantiers globaux. Le gouvernement est rapidement revenu en arrière. Début mars, il a réintroduit la prime pour les actes d’isolation simple, du 15 mai jusqu’au 21 décembre. De même, les particuliers n’ont plus l’obligation de ne pas résider dans une passoire thermique (classée F ou G) pour bénéficier d’une aide lors d’un changement de chauffage, et ce jusqu’à la fin de l’année 2024. Le diagnostic de performance énergétique avant travaux n’est donc plus obligatoire.

Un plus grand nombre d’aides

Les professionnels s’enthousiasment déjà : cité par les Échos Jean-Louis Pradoux, directeur d’Objectif EcoEnergie, spécialiste de la rénovation énergétique révèle ainsi “Tous nos partenaires observent depuis une reprise de leur activité. Frédéric Utzmann relève quant à lui “le nombre de devis signés pour des travaux d’isolation a même retrouvé en avril son niveau de l’année précédente.

Fortement encouragés par le gouvernement, les projets de changement de chauffages impliquant des pompes à chaleur ne connaissent pourtant pas une relance exceptionnelle. Malgré les aides gouvernementales, les conditions économiques globales ne sont pas favorables : le prix de l’électricité augmente, tandis que celui du fioul ou du gaz baisse. Les consommateurs n’ont donc pas intérêt à adopter ce type de dispositif.

Les rénovations de grande envergure – qui comprennent plusieurs travaux, ont elles aussi fortement chuté, et les professionnels n’entrevoient pas  d’amélioration. Selon les données officielles de l’Anah, seulement 5 584 dossiers ont été enregistrés au premier trimestre. On se trouve bien loin de l’objectif gouvernemental, déjà révisé à la baisse fin février, qui était de 140 000 chantiers pour l’année. Malgré une augmentation significative des aides, avec un plafond porté à 70 000 euros, les résultats restent donc décevants.

Jean-Louis Pradoux signale ainsi “Nous n’observons pas vraiment de changement sur les rénovations globales pour l’instant. L’Anah est seulement en train de valider les dossiers déposés en début d’année.” Une accélération pourrait être attendue dans les semaines à venir.

La question des fraudes

Or, la réforme gouvernementale du 1er janvier n’est pas le seul facteur expliquant l’inefficacité de MaPrimeRénov’ en ce début 2024.

Les experts soulignent en effet le problème des fraudes : 400 millions d’euros se seraient évaporés selon le ministre du Budget. Les fraudes ont ainsi poussé l’Anah à durcir les conditions d’accès aux aides fin avril, en introduisant notamment de nouvelles procédures de contrôle. Ce contexte ralentit lui aussi la distribution des aides, et surtout le déploiement des chantiers.

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