Depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Union européenne a réussi à réduire sa demande de gaz de 18 %. Cette baisse, observée entre août 2022 et mai 2024, marque un tournant significatif par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, illustrant les efforts de l’Europe pour s’adapter aux nouvelles réalités énergétiques imposées par la crise.

Vers plus d’indépendance énergétique ? Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, l’Union européenne a enregistré une baisse significative de 18 % de sa consommation de gaz. Entre août 2022 et mai 2024, cette réduction représente une économie impressionnante de 138 milliards de mètres cubes, surpassant largement les prévisions. Comparée aux cinq années précédentes, cette diminution illustre les mesures prises par l’UE pour réduire sa dépendance énergétique dans un contexte de crise internationale.

L’efficacité européenne

Parmi les nombreux chiffres marquants de la neuvième édition du rapport sur l’état de l’union de l’énergie, publié mercredi par la Commission européenne, l’un en particulier retient l’attention. Ce document fait le point sur les avancées de l’UE et de ses États membres en matière de transition énergétique et d’objectifs fixés dans ce cadre.

Cette réduction s’inscrit dans le cadre d’un plan d’urgence énergétique lancé en juillet 2022, quelques mois après le début du conflit en Ukraine. La Commission européenne avait alors demandé aux États membres de réduire volontairement leur consommation de gaz de 15 %, avec une clause rendant cette mesure obligatoire en cas de pénurie grave.

Contre toute attente, les 27 pays ont non seulement atteint cet objectif, mais l’ont dépassé, malgré les inquiétudes initiales. Bien que le gaz russe ne soit pas totalement coupé, les importations en provenance de Russie se sont effondrées.

Le Danemark en pole position

Des écarts notables subsistent toutefois entre les États membres. Le Danemark se distingue avec la plus forte réduction, enregistrant une baisse impressionnante de 41 %. D’autres pays nordiques, tels que la Finlande, la Lettonie, la Lituanie, et la Suède, affichent également des baisses significatives, atteignant jusqu’à 36 %. La France dépasse quant à elle la moyenne européenne, avec une diminution de 22 %. L’Allemagne s’efforce elle aussi de réduire sa dépendance.

En revanche, des nations comme Malte, Chypre et l’Irlande présentent des réductions plus modestes. Ces trois États insulaires ont bénéficié d’une dérogation automatique, étant donné qu’ils ne sont pas reliés aux réseaux gaziers des autres membres de l’UE. Il n’était donc pas pertinent de leur imposer des économies de gaz qui n’auraient eu aucun impact sur les autres pays européens.

L’avenir européen

Ces variations reflètent les efforts des pays en matière d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables, tout en prenant en compte des facteurs comme l’économie, le climat, la géographie et l’industrie, qui façonnent les stratégies énergétiques nationales.

Au cours des dernières années, l’UE a considérablement diversifié ses sources d’approvisionnement en gaz, marquant une nette diminution des importations russes. Selon le rapport, « la part des importations de gaz russe, qu’il soit transporté par gazoduc ou sous forme de GNL, est passée de 45 % en 2021 à seulement 18 % en juin 2024 ». Ce déclin a été compensé par une hausse des importations provenant des États-Unis, de la Norvège et de l’Algérie.

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