Après un arrêt automatique, l’EPR de Flamanville (Manche) a repris son processus de montée en puissance, marquant une étape importante vers sa connexion au réseau électrique. Ce réacteur nucléaire de nouvelle génération, au cœur d’un chantier complexe, avance lentement mais sûrement vers sa mise en service complète.

L’EPR de Flamanville, réacteur nucléaire emblématique de nouvelle génération, a récemment redémarré après un arrêt automatique. Ce retour en activité marque une étape clé dans le long processus de montée en puissance nécessaire avant la connexion au réseau électrique. Alors que le projet accuse un retard de 12 ans et une explosion des coûts, les équipes poursuivent les essais pour garantir une mise en service réussie.

Un redémarrage après un arrêt automatique

Samedi, l’EPR de Flamanville a redémarré avec succès après un arrêt automatique survenu mercredi. “Le réacteur de Flamanville 3 est divergé et stabilisé à 0,2% de puissance depuis 08h21“, a déclaré un porte-parole d’EDF à l’AFP. Ce phénomène, appelé “divergence”, indique le début de la réaction nucléaire contrôlée. Cependant, l’arrêt avait été causé par une mauvaise mise en configuration de l’installation lors des essais, générant des alarmes et déclenchant l’arrêt automatique du réacteur.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a précisé que cet incident était dû à une “erreur humaine” dans la configuration des systèmes électroniques. Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a souligné que l’arrêt n’était pas lié à un problème matériel : “C’est quelque chose de tout à fait classique qui peut arriver et qui montre que le système de protection fait bien son travail puisque dès qu’il y a quelque chose qui n’a pas été fait correctement, le système s’arrête.

Un processus long et complexe

Le démarrage de l’EPR est un processus long et complexe. Le réacteur, qui accuse un retard de 12 ans par rapport au calendrier initial, doit encore passer par plusieurs étapes avant de pouvoir fournir de l’électricité au réseau. EDF a estimé que le coût total du projet atteindra 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le devis initial. “Le démarrage de l’EPR est un processus long et complexe, qui met en service les matériels pour la première fois. L’activation d’autres arrêts automatiques et la rencontre d’aléas restent probables jusqu’à l’atteinte de la pleine puissance du réacteur“, a précisé EDF.

Les équipes poursuivent les activités et essais nécessaires à la préparation du couplage du réacteur au réseau électrique, prévu d’ici la fin de l’automne. Le réacteur devra atteindre 25% de puissance avant de pouvoir se connecter au réseau, une étape qui a été retardée par rapport aux prévisions initiales.

Un avenir énergétique incertain

L’EPR de Flamanville, avec une puissance de 1.600 MW, est le plus puissant réacteur en France et doit, à terme, fournir de l’électricité à environ deux millions de foyers. En parallèle, le président Emmanuel Macron a relancé le programme nucléaire en France en commandant six réacteurs EPR2, une version optimisée de l’EPR, et en envisageant huit réacteurs supplémentaires en option.

Cependant, le long chemin vers la pleine opérationnalité de l’EPR de Flamanville souligne les défis persistants auxquels l’industrie nucléaire française est confrontée. Le projet devrait donc encore faire débat.

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