Pour financer et entretenir son parc nucléaire, EDF a fait part ce lundi de sa signature de “prêts bancaires verts.” Les 5,8 milliards d’euros investis par le groupe permettront notamment d’étendre la longévité des infrastructures existantes.
5,8 milliards d’euros. C’est la somme colossale que vient d’investir EDF dans des prêts bancaires verts pour financer la maintenance de son parc nucléaire déjà existant. La manœuvre a donc pour but de prolonger la durée de vie des dispositifs. Souscrivant pour la première fois de son histoire des prêts de ce type, le groupe aura 3 à 5 ans pour les rembourser.
Un investissement colossal
EDF a misé gros. Le groupe vient de signer des prêts avec les plus grandes banques internationales pour investir dans l’entretien de son parc nucléaire, et aura 3 à 5 ans pour rembourser les quelque 5,8 milliards d’euros empruntés. Dans un communiqué de presse, EDF détaille que ces contrats “ont été conclus avec de grandes banques internationales dont BNP Paribas, Bank of America, Crédit Agricole CIB, ING, Natixis CIB, Société Générale, Wells Fargo.
””
Or, il s’agit d’une première dans l’histoire du groupe : EDF n’avait jamais conclu de prêts verts auparavant. Ces contrats bancaires, inscrits dans la classification européenne, répondent à des critères particulièrement stricts en matière d’engagement pour l’environnement, et seront utilisés dans le cadre de la maintenance du parc nucléaire, dont la durée de vie avoisine les 40 ans.
Une activité énergétique durable
L’emprunt d’EDF participe du Green Financing Framework, un plan d’action qui permet de préciser quelles activités du groupe en matière d’énergie (renouvelable, nucléaire…) sont conformes à la taxonomie verte européenne. Ce système a été prévu par l’UE pour encourager les investissements privés dans des opérations économiques jugées durables au niveau environnemental.
Or, le nucléaire et le gaz sont officiellement comptés parmi les énergies durables depuis juillet 2022. La décision avait soulevé un vent de colère chez les écologistes. Dans la foulée, EDF avait estimé que les réacteurs français auraient une durée de vie de 40 ans : la porte-parole d’EDF signale à l’AFP que ces prêts devraient permettre de financer “des investissements dans les réacteurs nucléaires existants en France dans le cadre de l’extension de leur durée de vie
”, qui serait désormais portée à 60 ans. Reste à savoir si le réseau sera capable de supporter la surproduction électrique française.
Le grand carénage
En 2015, EDF avait déjà prévu un programme de modernisation et de maintenance de ses centrales : le grand carénage. Ce projet avait déjà engagé des montants colossaux, qui s’élèveraient aujourd’hui à 66 milliards d’euros, selon la dernière estimation proposée par EDF en 2023.
En effet, le gouvernement ne cesse de mettre l’accent sur la production nucléaire : il veut construire 14 nouveaux réacteurs, et étendre la durée de vie des infrastructures existantes au-delà de 40 ans. Ce type d’énergie pourrait permettre à l’exécutif d’atteindre ses objectifs en matière de décarbonation, et de sortie des énergies fossiles. L’accent a également été mis sur la nécessité de déployer plus massivement les sources d’énergie renouvelable.
Les prêts bancaires verts s’ajoutent donc à la dette monumentale d’EDF, qui s’élève aujourd’hui à 54,4 milliards d’euros, alors que le groupe continue de multiplier les contrats.
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