Comment l’énergie pèse sur la consommation d’un ménage
L’énergie occupe une part significative du budget des ménages français. Alors que le logement dans sa globalité représente environ 30% des dépenses d’un ménage, 9% du budget est consacré à l’énergie seule selon les chiffres du ministère de la Transition écologique et solidaire.
Selon l’étude annuelle réalisée par Le médiateur national de l’énergie, 71% des Français déclarent que l’énergie occupe une part importante dans leur budget et 18% reconnaissent avoir des difficultés à payer leurs factures de gaz et d’électricité. Cette étude laisse également apparaître que les jeunes (18-34 ans) sont les plus touchés par la précarité énergétique. En effet, les chiffres sont alarmants :
- 32% ont déjà rencontré des difficultés à payer leurs factures d’électricité ou de gaz ;
- 66% ont déjà limité leur utilisation du chauffage pour faire des économies ;
- 29% ont souffert du froid pendant au moins 24 heures ;
- 20% ont eu l’électricité ou le gaz coupé à cause de factures impayées.
Dans les années 1970 et 1980, les prix dépendaient notamment du pétrole, d’où un pic de la part de l’énergie dans la consommation des ménages au moment du second choc pétrolier. Depuis, les chiffres sont relativement stables, entre 8 et 9%.
Mais attention : si la part de l’énergie dans le budget des ménages français ne varie guère depuis la fin des années 1980, cela ne veut pas dire qu’elle ne leur coûte pas plus cher. En effet, le salaire annuel moyen français a été multiplié par 2,5 depuis les années 1960. La consommation globale des ménages a aussi été multipliée par plus de 3.
D’autres postes de dépenses ont évolué : la part de l’alimentation et celle de l’habillement ont baissé, celle des transports a au contraire augmenté (notamment en raison de l’essor de l’automobile), de même que celle de la culture et celle de la santé, qui a tout bonnement quadruplé depuis 1960.
Et ainsi, les Français, gagnant plus, ont payé plus cher leur énergie sans que cela ne représente une part plus importante dans leur budget. C’est tout simple : 9% de 9900 euros représentent moins que 9% de 26634 euros. C’est 891 euros d’un côté, 2394 euros de l’autre – soit une différence de 1503 euros. C’est par an l’équivalent d’un mois de loyer pour un appartement trois pièces à Paris, ou un 120m² à Marseille, qui est ainsi perdu.
Et pendant ce temps, l’inflation a augmenté et le pouvoir d’achat des Français a diminué.
Pour récupérer une partie de ce pouvoir d’achat perdu et réduire leurs dépenses en énergie, les Français doivent donc songer à changer d’offre d’électricité. Selon les caractéristiques de leur logement et la configuration de leur ménage, ils pourraient économiser plusieurs centaines d’euros par an.
Pour rappel, une facture d’électricité se compose d’une partie fixe – l’abonnement, qui dépend de la puissance du compteur – et d’une partie variable liée à la consommation, dont le montant dépend donc du prix du kWh.
Sources: Insee comptes nationaux, base 2014
La puissance d’un compteur électrique se mesure en kilo volt-ampère (kVA). Elle mesure la capacité d’une installation à alimenter tous les appareils électriques en même temps. En d’autres termes, si la puissance est trop faible, les plombs risquent de sauter si trop d’appareils sont utilisés simultanément. Plus la puissance est élevée, plus le prix de l’abonnement l’est également.
En revanche, les différences mêmes minimes du prix du kWh engendrent à terme un écart de facture annuelle qui peut se compter en dizaines ou centaines d’euros.Ce qui va creuser les écarts de facturation, c’est avant tout le prix du kWh. Les abonnements sont majoritairement similaires à puissance égale, même si on constate parfois des écarts chez les petits fournisseurs.
Tarifs des offres phares de fournisseurs alternatifs par rapport au Tarif Bleu (TRV) EDF
En termes d’économies annuelles, les offres les plus intéressantes ne sont cependant pas les offres classiques des fournisseurs mais celles dites “Online”, qui sont 100% Web. Eni, Total Direct Énergie et Mint Énergie en proposent tous une, celle de Mint figurant parmi les tarifs les plus bas pour de l’électricité en France.
Tarifs des offres online par rapport au Tarif Bleu (TRV) EDF
Naturellement, le montant des économies réalisées en changeant de fournisseur dépend de la consommation du foyer. Ainsi, le montant de la facture d’électricité d’un ménage dépend :
- Du type de son logement (maison ou appartement)
- De la superficie de l’habitation
- Du nombre de personnes qui l’occupent
- De la qualité de son isolation
- Du type de chauffage (électricité, gaz, fioul, bois…)
- Des équipements électriques (lave-vaisselle, sèche-linge, téléviseurs, etc.)
D’après Le médiateur de l’énergie, 52% des Français ont changé ou envisagent de changer de fournisseur d’énergie. Ce chiffre est d’ailleurs en constante augmentation puisque de plus en plus de consommateurs (70% des Français) estiment être bien informés sur l’ouverture du marché de l’énergie.
Étude de cas : ce que les Français auraient gagné en changeant d’offre
Ainsi, un célibataire résidant à Paris dans un appartement de 31 mètres carrés – la surface moyenne des logements de la capitale d’après l’Insee – se chauffant à l’électricité va souscrire un abonnement en 6 kVA. L’estimation de sa consommation annuelle d’électricité s’élève à 6500 kWh pour un logement dont :
- La cuisson, le chauffage et l’eau chaude sont à l’électricité
- La surface est donc de 31 m²
- L’équipement comprend un téléviseur, un lave-linge, un réfrigérateur mais ni sèche-linge ni congélateur indépendant
- L’isolation est dans la moyenne
Abonné au TRV d’EDF, il dépense 1 139,97 € par an en électricité. Mais en changeant de fournisseur, il peut économiser jusqu’à 133 € par an, soit le prix d’un billet d’avion aller-retour pour le Portugal. Chaque année, il perd ainsi l’équivalent du prix d’une machine à Expresso !
Si notre consommateur parisien quitte le Tarif Bleu d’EDF pour l’offre Online de Total Direct Énergie, il gagne 76,05 € par an. S’il choisit l’offre Online & Green de Mint Énergie, l’une des offres les plus intéressantes du marché, il économise 133,25 € chaque année.
Deuxième cas de figure : un couple lyonnais partageant un appartement où :
- L’électroménager inclut une télévision, un réfrigérateur, un lave-linge, mais ni lave-vaisselle ni sèche-linge
- La cuisson, le chauffage et l’eau chaude sont tous à l’électricité
- La surface est de 41 m²
- L’isolation est dans la moyenne
Leur consommation annuelle d’électricité est de 11900 kWh, la puissance de leur compteur de 9 kVA.
Alors que leur facture est de 2 053,07 € chez EDF, ils ne dépenseraient que 1 761,52€ chez Mint Énergie. En changeant de fournisseur, ils économiseraieny donc jusqu’à 291,55 €, soit chaque année le prix d’un nouveau-linge… ou d’un week-end en Italie en couple !
Enfin, prenons une famille de quatre personnes, parents et deux enfants. Ils vivent à Toulouse dans une maison dont voici les caractéristiques :
- Surface : 110 m² habitables
- Électroménager : lave-vaisselle, sèche-linge, congélateur indépendant, 2 téléviseurs, four
- Eau chaude, chauffage et cuisson : électriques
- Isolation : dans la moyenne
Au vu de la composition de leur foyer et des caractéristiques de leur logement, ils ont besoin d’un abonnement en 9 kVA et consomment 17100 kWh d’électricité tous les ans.
Au TRV, leur budget d’électricité est de 2 883,51 €. Chez Vattenfall, ils pourraient déjà économiser 219,96 €. Chez Bulb, c’est 352,71 € de moins qu’au tarif réglementé. Chez Mint Énergie enfin, notre famille paye 418,95 € de moins que chez EDF.
Chaque année, ces économies leur permettrait de payer une semaine de colonie de vacances à l’un de leurs deux enfants, ou de régler le montant d’une rentrée scolaire – estimée en 2020 à 407,68 € pour un élève entrant en 6e par la Confédération Syndicale des Familles (CSF).
Chaque année toujours, en souscrivant l’offre Online & Green de Mint Énergie plutôt que le Tarif Bleu d’EDF, cette famille gagnerait l’équivalent d’un réfrigérateur-congélateur neuf !
Equivalent pouvoir d’achat des économies réalisant en passant du TRV à un fournisseur alternatif
Transition énergétique : regagner du pouvoir d’achat tout en consommant mieux
En souscrivant l’offre Online & Green de Mint Énergie, une famille de quatre personnes gagnerait non seulement plus de 400 euros par an par rapport au tarif réglementé d’EDF, mais elle agirait également en faveur de la transition énergétique.
Le fait est que la multiplication des offres dites “vertes” sur le marché de l’électricité français traduit un besoin grandissant des consommateurs de s’alimenter en énergie sans nuire à la transition énergétique.
Les énergies renouvelables ont progressé ces dernières années : en 2019, elles représentaient 17,2% de la consommation finale brute d’énergie de la France. Des chiffres en progrès, même si la France reste très loin de ses objectifs et l’un des pays les plus en retard en Europe.
Les énergies renouvelables sont des sources d’énergie dont le renouvellement se fait naturellement et assez vite pour qu’on les considère comme inépuisables. Les grandes énergies renouvelables sont l’énergie solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne, la géothermie et la biomasse.
Aujourd’hui, l’origine “verte” de l’électricité est devenue un argument de vente. Engie se revendique premier fournisseur d’électricité verte de France, Total Direct Énergie propose une Offre Verte à -2% sur le TRV, et de nombreux petits fournisseurs en ont fait leur principal cheval de bataille face aux géants de l’énergie.
Il n’en reste pas moins que plus de 70% de l’énergie française produite en 2019 était d’origine nucléaire. Et si le nucléaire ne produit (presque) pas de CO2, le débat autour de sa sécurité, ses impacts sanitaires environnementaux et les implications socio-économique associés à sa production continue de diviser la classe politique et le public français. Dès lors, le nucléaire ne permet pas aux fournisseurs d’électricité de commercialiser une offre verte.
Il faut bien distinguer les offres vraiment vertes et celles qui n’en ont que le nom. Pour vendre de l’électricité au consommateur, le fournisseur doit d’abord l’acheter à un producteur – ou la produire lui-même s’il est aussi producteur, ce qui est le cas de tous les grands fournisseurs d’électricité français.
Pour certifier qu’il a acheté de l’électricité verte provenant de sources d’énergie renouvelable, le fournisseur produit un certificat qu’on appelle les Garanties d’Origine. Pour faire simple, les Garanties d’Origine permettent au fournisseur de commercialiser une offre verte en certifiant qu’il a bien acheté de l’électricité à un producteur d’énergie renouvelable.
Sauf que légalement, rien n’oblige le fournisseur à se procurer ses Garanties d’Origine auprès du producteur auquel il a réellement acheté de l’électricité, ni même à les obtenir sur le territoire français. Ainsi, un fournisseur peut acheter de l’énergie nucléaire à EDF, qui en tant que fournisseur historique a la main sur les centrales françaises, et des Garanties d’Origine à une centrale hydraulique islandaise qui n’est même pas raccordée au réseau européen.
La Garantie d’Origine certifie que pour chaque kWh d’électricité consommé par un client, un kWh d’électricité d’origine renouvelable est réinjecté sur le réseau. Même s’il s’agit d’un réseau d’électricité étranger.
Dès lors, deux questions se posent pour le consommateur :
- comment savoir qu’il s’approvisionne réellement en énergie verte ?
- ne risque-t-il pas de payer plus cher son électricité propre ?
Pour aiguiller le consommateur, Greenpeace produit chaque année un classement des fournisseurs d’électricité français. Ce comparatif classe les fournisseurs en fonction de leurs investissements dans le nucléaire et les énergies renouvelables, permettant aux consommateurs français d’avoir un réel aperçu de ce qui se joue derrière l’étiquette verte des offres d’électricité du pays.
L’édition 2020 de ce classement ne retient que 5 fournisseurs “vraiment verts” :
- Enercoop, une société coopérative d’intérêt collectif qui ne travaille qu’avec des petits producteurs et développe elle-même sa propre production d’énergie renouvelable
- Planète OUI, producteur d’électricité photovoltaïque et qui s’approvisionne désormais en totalité en énergie renouvelable
- Urban Solar Energy, spécialisé dans l’autoconsommation et qui lui aussi ne s’approvisionne qu’en énergie renouvelable
- ilek, qui s’approvisionne à 100% en électricité renouvelable française
- Plüm énergie, qui suit le même cap qu’ilek.
Derrière ces fournisseurs, un certain nombre continue encore de recourir en partie au nucléaire. C’est le cas d’ekWateur, dont la moitié de la production est d’origine nucléaire, de Mint Énergie, dont les trois quarts de l’électricité sont néanmoins d’origine renouvelable, ou encore d’Alterna. Des fournisseurs qui sont donc singulièrement plus propres mais qui ont encore un peu de chemin à parcourir.
En toute fin de classement figurent assez naturellement les grands fournisseurs : EDF, Engie, Total Direct Énergie, Eni, Iberdrola et Vattenfall. Investissant à des niveaux variés dans les énergies renouvelables, ils restent pour la plupart de grands investisseurs dans le pétrole, le charbon et le nucléaire.
Tous les fournisseurs français n’utilisent qu’un seul et même réseau d’électricité. Quel que soit le fournisseur choisi, il n’y a donc aucun moyen de garantir que l’électricité qui arrive chez vous soit d’origine renouvelable. En revanche, en souscrivant chez un fournisseur vraiment vert, vous vous assurez de l’origine de l’électricité injectée sur le réseau et vous soutenez la transition énergétique.
Vient ensuite la question du prix. Alors que les Français ont en moyenne une facture d’électricité de plus de 850 euros, peuvent-ils se permettre de payer plus pour une offre verte afin d’agir en faveur de la transition énergétique ?
Bonne nouvelle : cela n’est pas incompatible. Contrairement à l’idée répandue qui veut qu’une offre verte soit plus coûteuse, il est possible d’économiser sur sa facture d’énergie tout en souscrivant chez l’un des fournisseurs les plus verts de France.
Tarifs des fournisseur alternatifs dits “verts” par rapport au Tarif Bleu (TRV) EDF
Naturellement, là encore la comparaison des offres s’impose. Mais pour un foyer de 4 personnes consommant 17100 kWh par an, quatre des offres du tableau ci-dessous permettent de payer chaque année moins cher qu’au TRV d’EDF : celles de Planète OUI, ekWateur, ilek et Mint Énergie.
Une nouvelle fois, c’est Mint Énergie qui remporte largement la palme avec son offre Online & Green. ekWateur permet également d’économiser plus de 100 euros par an sur sa facture d’électricité. Du côté du podium des fournisseurs français les plus verts, c’est Planète OUI, classé premier ex-aequo par Greenpeace, qui permet à la fois de consommer beaucoup mieux… et un peu moins cher.
Économies réalisées par rapport au TRV au 1er Septembre 2020
Et le constat reste le même du côté des petites consommations. Pour une personne consommant 6500 kWh par an, Planète OUI reste moins cher que le tarif réglementé d’EDF tout en permettant de participer à la transition énergétique et de tourner le dos aux énergies fossiles et au nucléaire. Encore une fois, souscrire chez un fournisseur vert n’a pas forcément un impact négatif sur votre facture d’électricité !
En somme, le constat est donc sans appel. Dans un contexte économique tendu, les Français ont un moyen facile de récupérer un peu de leur pouvoir d’achat perdu : changer de fournisseur d’électricité.
L’ouverture du marché de l’énergie a été l’aboutissement d’un long processus impulsé notamment par l’Union Européenne. Et depuis 2007, elle permet enfin aux consommateurs français de changer librement de fournisseur. En d’autres termes, ils peuvent comparer les offres, quitter le tarif réglementé auquel sont encore abonnés des millions de Français… et choisir un prix singulièrement plus avantageux.
Et ainsi, c’est plusieurs centaines d’euros qu’une famille française économiserait chaque année. Avec, en prime, l’assurance de s’engager pour une consommation plus propre, plus durable, et meilleure pour la planète.
Retrouvez ici la première partie de notre enquête : Le marché de l’énergie en France
Retrouvez en suivant ce lien la deuxième partie : Evolution des prix de l’énergie
Retrouvez notre étude complète en consultant ce pdf.
Commentaires