Issue d’une collaboration entre acteurs privés et publics, la plateforme récupératrice d’énergie flottante Green River a été mise en place sur la Seine. Un prototype qui devrait mener au développement d’autres projets de ce genre.
Cap vers le renouvelable. À l’embouchure de la Manche, là où se jette la Seine, une drôle de station flottante vient d’être installée. Après trois années de recherche, le dispositif a pu être installé près du terminal croisière de Honfleur, dans le Calvados. Elle permettra la production d’énergies propres.
Un projet de longue date
Les acteurs publics et privés se sont unis pour concrétiser ce projet, qui souligne l’engagement croissant de la France envers les énergies renouvelables. Les efforts fournis pour lancer la première installation de ce genre en France sont conséquents : trois ans de recherche ont été nécessaires pour proposer un dispositif viable.
L’Ademe et la région Normandie ont investi 650.000 dans le projet, tandis que le reste de la somme - 280.000 euros - a été pris en charge par des acteurs privés. Haropa Port, gestionnaire des ports du Havre, Rouen et Paris, et Builder, l’école d’ingénieurs de Caen spécialisée dans la construction, ont aussi pris part au projet.
Guillaume Carpentier, directeur de l'ingénierie de l’école Builders et porteur du projet cité par les Échos, explique ainsi au sujet du dispositif : “Outre la production et le stockage d’énergies renouvelables décarbonées, il s’agit de participer à l’amélioration de la qualité de l’air et les villes portuaires, en privilégiant l’utilisation de moyens électriques.
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Une bouée géante
Le groupe Cide Etpo, basé à Nantes et au Havre, a participé à la mise à l’eau de la bouée de 7 tonnes. Le dispositif coulisse autour d’un noyau central, qui comprend différents équipements permettant de récupérer et de capter l’énergie.
Mais pourquoi choisir d’installer la plateforme sur la Seine ? Zone particulièrement émettrice CO2 - 15% des émissions françaises -, il s’agissait pour les porteurs du projet de proposer une alternative décarbonée dans un contexte d’accélération de la transition énergétique.
Le port de Honfleur, où les bouées ont été mises à l’eau, présente quant à lui les conditions idéales pour faire fonctionner l’appareil : exposé aux vagues et au vent, il permet une production conséquente d’énergie.
Vers une multiplication des projets
La phase de test du prototype est prometteuse. Sandrine Sanmson, directrice de la transition écologique et énergétique chez Haropa Port, explique aux Échos : “La plateforme va pouvoir produire de l’énergie là où elle est, à la fois disponible et consommée, c’est-à-dire dans les ports. Depuis son installation, le comportement du flotteur a validé les résultats des modélisations effectuées à l’aide des canaux à houle expérimentaux et numériques de l’école.
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Grâce à ses capteurs solaires, la station récupère les sources d’énergie provenant à la fois de la mer et de l’air pour les changer en électricité. La technologie de cellules à déformation déployées par Scienteama, entreprise installée à Caen et à Paris, permettra de récupérer l’énergie des remous et de l’impact des vagues.
Or, ce dispositif est voué à évoluer, pour permettre de déployer le projet à plus grande échelle. Pascal Sanjuan, délégué au développement de la vallée de la Seine, souligne ainsi, cité par les Échos : “Ce projet est une première brique et nous attendons d’ici peu son jumeau numérique pour améliorer l’existant.
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Les Rencontres de l'ingénierie maritime, suivies par les PME et les grands groupes du secteur, seront organisées par Scienteama du 18 au 20 juin pour développer de nouveaux projets énergétiques en lien avec le domaine maritime.
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