Se lancer dans l’énergie : c’est une décision mûrement réfléchie qu’a confié le PDG Stéphane Richard au Figaro. Si Orange en est encore au stade du balbutiement sur le marché ultra concurrentiel de l’électricité, le groupe semble avoir analysé en détail le contexte et les pistes de réflexion actuelles de l’opérateur, qui deviendra Orange Energie dans le secteur énergétique. Alors, Orange, futur énergéticien ?

Orange : téléphonie fixe, mobile, Internet, TV, banque et… électricité ?

Les plateformes et les groupes de multisouscription ont un bel avenir devant elles. Après CDiscount et Total, voilà qu’un nouveau venu (et pas des moindres) fait son entrée dans le marché de l’électricité : il s’agit d’Orange, premier opérateur de téléphonie mobile et FAI (fournisseur d’accès à Internet) en France.

Leader dans le déploiement de la fibre optique dans l’Hexagone, voilà qu’Orange veut entrer dans les immeubles via le compteur électrique. Et pourquoi pas ? La fourniture d’électricité n’est pas une première pour lui : Orange Energia est déjà présent en Pologne, où il alimente quelques 200 000 consommateurs en électricité.

Même chose sur le continent Africain, où Orange est présent dans 21 pays, dont 3 nouveaux en janvier 2016, et travaille en partenariat avec Engie (anciennement GDF-Suez) sur un plan de déploiement de près de 1 000 kits solaires au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun.

Par ailleurs, le marché de l’électricité n’est pas le premier secteur visé par Orange pour ajouter des cordes à son arc : le 2 novembre dernier, Orange a rejoint Boursorama, ING Direct et BforBank dans le domaine de la banque mobile avec Orange Banque. Cette banque propose une offre spécifique et qui vient révolutionner le système bancaire que l’on connaissait jusqu’à l’heure.

Avec Orange Banque les clients bénéficient d’une carte non payante et de la possibilité d’ouvrir un compte en ligne rapidement, qui engendre un geste commercial de bienvenue d’une somme de 80€. L’initiative serait d’attirer 400 000 utilisateurs la première année et 2 millions sur les 10 prochaines années.

Il faut dire qu’Orange est aux télécoms ce qu’EDF en déménagement : un acteur historique, avec plusieurs décennies de monopole sur le secteur à son actif, des millions de client(e)s, une référence nationale et un gage de qualité.

Orange, futur leader de la souscription en France ?

EDF a-t-il du souci à se faire ? Banque, connexion Internet, téléphone portable, télévision, cinéma (Orange Cinéday), Cloud, et bientôt fourniture d’énergie…  L’appétit d’Orange sera-t-il un jour rassasié ? L’opérateur part avec un avantage certain : son impressionnant portefeuille de client(e)s, qui recense pas moins de 30 millions d’abonné(e)s sans compter les consommateurs qui sont passés chez Sosh. Une force de frappe certaine, à laquelle il compte bien proposer directement de prendre un contrat d’électricité et d’ouvrir un compte en banque.

Orange a bien saisi les enjeux de la transformation digitale : en finir avec les monceaux de papiers à remplir à chaque déménagement, changement de fournisseur, reconversion professionnelle, naissance, décès, etc. Autrement dit, à chaque événement de la vie, son lot de paperasse. Une activité chronophage, frustrante, source de stress et franchement pas écolo.

Électricité, téléphone, même combat ?

En proposant à ses abonné(e)s d’ouvrir un compte en ligne ou encore de souscrire un contrat d’électricité, Orange leur simplifierait amplement la vie. D’ailleurs, techniquement, faire converger la téléphonie mobile / fixe avec la fourniture d’énergie n’a rien d’impossible. Pour reprendre les termes de son fondateur :

La convergence entre les télécoms et l’énergie fait sens, si l’on considère qu’un opérateur dispose des contacts avec les clients et qu’il sait les facturer.

Rappelons au passage que si certains grands fournisseurs, comme EDF et Engie, produisent eux-mêmes leur électricité, c’est loin d’être le cas chez tous les fournisseurs alternatifs.  Rien n’empêche alors Orange de s’associer avec l’un d’entre eux pour s’implanter sur le marché de l’électricité.

Une politique de diversification audacieuse, mais risquée. S’attaquer au secteur bancaire, c’est une chose. S’en prendre au secteur électrique en est une autre. Mais l’électricité sera sans doute une solution pour compenser la perte de 150 millions d’euros dû à la fin du roaming en Europe le 18 mai dernier. Une décision qui avait fortement mis à mal les opérateurs de téléphonie mobile qui jusque là facturaient les connexions à l’étranger.

Orange fournisseur d’électricité : pari gagné ?

Rien n’est encore sûr au sujet de ce nouveau projet. Si des contrats d’électricité proposés par Orange doivent voir le jour, ce ne sera sans doute pas avant plusieurs mois.Mais les rumeurs vont bon train, notamment au sujet d’un éventuel partenariat avec Total, et sa filiale Total Spring, lancée à la rentrée 2017.

Reste à savoir si les consommateurs abonnés Orange accepterait de souscrire leur abonnement à l’électricité chez un opérateur de téléphonie mobile. Un pari risqué, mais Orange dispose d’une réelle légitimité, qui pourrait lui servir pour fidéliser sa base de clients télécom en proposant éventuellement des contrats d’électricité avec un forfait mobile ou une Livebox. Une association bien pratique, notamment en cas de déménagement, quand il faudra résilier la box Internet, le contrat d’électricité et fermer la ligne téléphonique.

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