La crise énergétique de 2022 semble désormais bien loin pour la France, affectée par les problèmes industriels d’EDF. La production et l’exportation françaises connaissent aujourd’hui une dynamique d’amélioration par rapport aux deux dernières années.
Réacteurs nucléaires en berne, sécheresse et barrages à l’arrêt… La France semble avoir laissé derrière elle l’annus horribilis qui l’avait obligée à importer de l’électricité en masse en 2022. La production d’électricité française continue aujourd’hui de croître, grâce aux énergies nucléaires et hydrauliques.
Une production en hausse
Après une année 2022 calamiteuse, notamment marquée par une chute de la production nucléaire et hydraulique, la situation française a commencé à s’améliorer en 2023. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) a souligné que cette tendance encourageante s’était confirmée au premier semestre 2024. Chiffre record : la France a atteint 272 térawattheures (TWh) de production électrique entre janvier et juin. L’Hexagone n’avait pas atteint de tels niveaux depuis 2019.
En effet, la production nucléaire continue de croître maintenant que les problèmes de corrosion ont été surmontés. EDF a annoncé une augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente, ajoutant 19,1 TWh pour un total de 177 TWh au cours des six premiers mois de l’année. Cependant, ces chiffres doivent être nuancés : la production reste inférieure de 14 % à la moyenne de 2000-2020.
Danser sous la pluie
L’électricité renouvelable connaît elle aussi une belle progression cette année. La production hydraulique a notamment bénéficié de conditions météorologiques propices, et la pluie a fait le bonheur des exploitants de barrages. Ainsi, cette production a augmenté de 37 % par rapport à l’année dernière, ce qui représente une hausse de 11,1 TWh pour atteindre un total de 41 TWh. Les barrages ont particulièrement profité des précipitations printanières, supérieures de 45 % à la moyenne des trois dernières décennies.
L’éolien et le solaire ont également vu leur production augmenter, atteignant respectivement 25,5 TWh et 11,4 TWh, avec une croissance de 0,8 TWh pour l’éolien et de 0,5 TWh pour le solaire. L’éolien terrestre a atteint un pic de production de 18 GW le 22 février 2024, tandis que le solaire a produit près de 15 GW le 10 mai 2024. La production d’électricité thermique fossile a quant à elle chuté à 11,5 TWh, son niveau le plus bas depuis les années 1950.
La France sur le podium des exportateurs
Grâce à une production abondante et une demande encore modérée, la France a établi un record d’exportations nettes au premier semestre, atteignant 42 TWh – l’équivalent de la consommation annuelle du Portugal, selon RTE. Cette situation a entraîné une baisse des prix de l’électricité en France. Les tarifs de l’énergie sont désormais inférieurs à ceux des pays voisins.
Les prix spot ont eux aussi retrouvé leurs niveaux d’avant la crise, avec une moyenne de 46 €/MWh au cours du semestre. De plus, les prix à terme pour le premier trimestre 2025, destinés aux industriels et aux fournisseurs alternatifs d’électricité, ont été divisés par trois par rapport à ceux de l’hiver dernier. Pour la première fois depuis le début de la crise énergétique, ils sont redevenus inférieurs aux prix allemands. Une bonne nouvelle pour les fournisseurs et les particuliers.
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