Le méthane devient une menace pressante. Quatre-vingts fois plus puissant que le CO2 ce gaz à effet de serre atteint des niveaux records. Malgré les engagements internationaux, ses émissions ne cessent d’augmenter, rendant l’action globale plus urgente que jamais.

Invisible, mais redoutable, le méthane est devenu le grand oublié de la lutte contre le changement climatique. Pourtant, ce gaz à effet de serre, bien plus puissant que le CO2, voit ses niveaux exploser dans l’atmosphère. Tandis que les promesses de réduction se multiplient, les émissions continuent d’augmenter.

Une hausse de plus en plus inquiétante

Les émissions de méthane sont en hausse rapide, surpassant même les prédictions les plus pessimistes. Selon le Global Methane Budget 2024, les cinq dernières années ont vu une augmentation sans précédent de ce gaz dans l’atmosphère, malgré l’adhésion de plus de 150 pays au Global Methane Pledge, visant une réduction de 30 % des émissions de méthane d’ici à 2030. « Nos objectifs semblent aussi lointains qu’une oasis dans le désert », déplore Rob Jackson, président du Global Carbon Project à l’université de Stanford.

Cette hausse est principalement attribuée à l’industrie des énergies fossiles, à l’agriculture et à la gestion des déchets. L’extraction du charbon, la production de pétrole et de gaz, ainsi que l’élevage intensif de bovins et de moutons, représentent les principaux contributeurs. La décomposition des matières organiques dans les décharges participe également de manière significative à cette prolifération. Pour chaque tonne de méthane émise par le secteur de l’énergie, l’agriculture et les déchets en produisent deux.

Une menace issue de sources naturelles, mais amplifiée par l’homme

Traditionnellement considérées comme des sources naturelles de méthane, les zones humides sont maintenant reconnues pour leur contribution accrue due aux activités humaines. Par exemple, les réservoirs derrière les barrages, souvent classés comme sources naturelles, émettent environ 30 millions de tonnes de méthane par an, un phénomène directement lié aux activités humaines.

Rob Jackson souligne que « les émissions des réservoirs derrière les barrages sont tout autant une source humaine directe que celles d’une vache ou d’un champ de pétrole ». Environ un tiers des émissions de méthane provenant des zones humides et des eaux douces au cours des dernières années est influencé par l’activité humaine.

Les scientifiques s’inquiètent également de l’impact croissant du méthane provenant de ces sources dites naturelles, exacerbées par des changements environnementaux induits par l’homme, comme l’aménagement des lacs artificiels.

Vers une réduction urgente des émissions de méthane

Pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris, il est impératif de réduire les émissions de méthane de 45 % d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 2019. Cette réduction est d’autant plus urgente que le méthane est responsable de près de 30 % du réchauffement climatique actuel.

Malgré les initiatives globales, telles que le Global Methane Pledge, et l’engagement de nombreux pays, il est évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires. La poursuite des pratiques actuelles ne suffira pas à inverser la tendance. « Nous espérons tous que ces promesses ne resteront pas des mirages », conclut Rob Jackson.

Les gouvernements et les entreprises multiplient leurs efforts pour réduire leur empreinte carbone et limiter l’utilisation des énergies fossiles, tout en encourageant le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique). La réduction des émissions de méthane pourrait peut-être être la clé pour freiner ou du moins ralentir le réchauffement climatique sur une vision à court terme.

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