Non loin d’Abu Dabi, capitale des Emirats Arabes Unis, à 20 km de l’aéroport,une ville nouvelle a vu le jour en 2015  : Masdar, “source” en arabe. C’est un projet de la société du même nom Masdar (une subdivision de société état) qui a pour idée de développer les énergies renouvelables dans le pays.

La construction a débuté en 2008 et la société prévoit à ce moment que la cité écologique s’étende sur 6 km2 en plein désert,  accueille 50 000 habitants et 1500 entreprises d’ici 2030.

Cette nouvelle ville a un coût : 15 milliards de dollars ont été mis à disposition de ce projet selon le gouvernement émirati. En effet, Abu Dhabi en a les moyens. Son sous-sol possède 5,9 % des réserves mondiales de pétrole.

Masdar a pour but de s’auto-suffire en énergie et de ne produire aucune  émission de gaz à effet de serre. Au centre de la ville a été construite une faculté spécialisée dans les énergies renouvelables. Masdar-city  se veut être la Silicon Valley des Emirats Arabes Unis.

Historique de la ville

Voulue par la famille régnante d’Abu Dabi, cette ville est dessinée par Norman Foster dirigeant du cabinet d’architecture Foster and Partners.

Le projet Masdar, c’est mettre en place des quartiers urbains de hautes performances énergétiques. Par ailleurs, la ville est connectée au réseau électrique national.
Pour l’instant, Masdar City dispose de deux îlots d’une superficie totale de 150 000 m2, sur l’un d’eux est construit l’Institut des sciences et des techniques et sur l’autre le siège de l’Agence internationale des énergies renouvelables.En août 2009, l’agence d’architecture allemande LAVA aménage le centre-ville de Masdar et en mars 2014, le sultan Ahmed Al Jaber devient président de Masdar.

Selon Ahmed Al Jaber, il serait temps de préparer l’après pétrole, car les réserves de pétroles restantes seront finies d’ici 50 ans.

Lors de la COP21, le sultan a fixé à 24 % la part des énergies renouvelables et nucléaires dans la répartition des différentes sources d’énergie primaires consommées pour 2021 grâce à la mise en service en 2017 de quatre réacteurs nucléaires et aux capacités solaires du pays.

Les technologies utilisées

La route qui mène au centre spécialisé dans les recherches sur le solaire et le dessalement ( autre enjeu environnemental de la ville) dispose de lampadaires LED et chacun d’entre eux se recharge via un panneau solaire. Tous les bâtiments disposent de cellules photovoltaïques.

De plus, une tour à vent  est érigée sur la place centrale: elle réceptionne le vent chaud au sommet et renvoie de l’air frais en bas  grâce à un système de brumisation. A l’entrée de la ville, existe le  bâtiment de Siemens, première multinationale à s’être installée dans la ville. L’édifice est construit selon des normes environnementales strictes: régulation de température grâce à une façade évitant le rayonnement, consommation d’eau limitée et émissions de carbone réduites.

Vivre à Masdar, ça donne quoi ?

En ce qui concerne l’architecture de la ville : les rues sont conçues pour être dans le sens du vent dans le but de faciliter l’arrivée d’air frais. Les façades des routes sont faites pour que la lumière passe, c’est aussi dans le dessein de protéger des vents chauds du désert.

Les moyens de transport les plus privilégiés restent  le vélo et la marche à pied, et pour ce qui est des plus longues distances des tramways écologiques sont mis à disposition des citoyens. La ville dispose d’arrêts de bus tous les 200 mètres.

Un véhicule unique circulera, le Personal Rapid Transit (PRT), ce seront les seuls véhicules motorisés autorisés à circuler dans la ville à  l’avenir.

Le réseau est doté sous terre, de plusieurs monorails qui s’entrecroisent et guident les véhicules. Par sécurité, ces véhicules qui roulent à 40 km/h et s’arrêtent automatiquement à quelques mètres des personnes ou des obstacles.
Ce système de transport est multi-fonction : il transporte les passagers, assure le fret en ville et l’évacuation des déchets.

Cette ville nouvelle a aussi pour objectif de réduire la consommation d’eau de mer dessalée de 80 %. En effet, une usine de désalinisation fonctionnant également à l’énergie solaire approvisionne Masdar en eau potable.

Les eaux usées sont utilisées pour l’irrigation des cultures alimentaires et à la production de biocarburants.

L’énergie solaire y est exploitée au maximum pour alimenter la ville en énergie. L’électricité est créée par des panneaux photovoltaïques et la climatisation grâce à l’énergie solaire. La centrale solaire de 22 hectares produit jusqu’à 100 mégawatts et pourrait  passer à 500 mégawatts.

Le saviez-vous ?

Les exportations de pétrole représentent les deux tiers de l’économie de l’émirat. La rente pétrolière permet aux Emirats Arabes Unis (4ème réserve de pétrole et de gaz) d’avoir une capacité d’investissement assez grande pour le financement de la ville.

Pour autant, le mode de vie se contredit par rapport à ce qui est apporté en matière énergétique. Le  pays soutient une sobriété énergétique mais dispose d’une des plus grosses empreintes carbone de la planète. Le pays met en avant le solaire mais tire profit au maximum de son pétrole. De plus, beaucoup de véhicules électriques sont mis à disposition des citoyens pour permettre d’étoffer le réseau de transport de la ville mais ce sont souvent de grosse cylindrées qui consomment plus, que l’on  retrouve sur les parkings.

 

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