Le flou politique des élections législatives inquiète les salariés de la centrale Emile-Huchet en Moselle, alors que l’avenir du parc est en suspens.
“Une situation hyper inquiétante.
” Ce sont les mots des salariés de la centrale à charbon Emile-Huchet à l’AFP, au lendemain des élections législatives. Dans un contexte de transition énergétique, l’avenir du site était déjà compromis.
Une conversion au point mort
Avec Cordemais (Loire-Atlantique), Saint-Avold est l'une des deux dernières centrales à charbon de France. En septembre 2023, le président Emmanuel Macron avait ainsi annoncé la conversion de la centrale à la biomasse d'ici 2027.
Le projet semble pourtant au point mort, et les projets de production d’hydrogène patinent aussi. À Émile-Huchet, on pointe Bercy du doigt pour ce retard.
"Rien ne bouge, plus rien n'avance</q<", sauf quelques réunions en visio-conférence "
pour nous occuper
", se plaint Thomas About, délégué CFDT à la centrale. "Les gens sont partis en congé en n'étant absolument pas sereins", dit-il, décrivant l’atmosphère comme "morose
."
Ces derniers mois, les salariés de la centrale ont redoublé d’énergie : pour attirer l'attention du gouvernement : entre autres, manifestations, visites médiatisées de personnalités politiques comme Jordan Bardella (RN), Marine Tondelier (Les Écologistes) ou François-Xavier Bellamy (LR), et blocage du site en juin.
Pas de calendrier à l’horizon
À la mi-juin, un calendrier de rencontres tripartites avait été établi à Bercy entre "les services de l'État, l'entreprise et les partenaires sociaux
", ainsi qu'avec la direction générale de l'énergie et du climat. Cette instance devrait rester inchangée, quel que soit le nouveau gouvernement.
Pourtant, il n'existe actuellement "aucun calendrier
", selon le délégué syndical, qui a exprimé son impatience de pouvoir "discuter avec d'autres personnes" après la stabilisation politique.
L'incertitude concernant les délais de nomination d'un nouveau gouvernement est "hyper inquiétante, mais on a besoin du changement
", dit-il. "Notre actionnaire nous laisse jusqu'à la fin 2024 pour avoir une stratégie claire. Sinon, il coupera lui-même la branche.", explique-t-il également.
En effet, GazelEnergie, propriétaire de la centrale, est une filiale du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky
Attendre "octobre, novembre, qu'un gouvernement soit formé, que les gens prennent acte des dossiers, c'est impossible
", affirmait en juin à l'AFP David George, représentant CFDT.
Les employés prévoient de se constituer, dans les prochaines semaines, en "Association des travailleurs de la centrale Emile-Huchet", a également indiqué M. About.
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