La Commission européenne a lancé une consultation le vendredi 27 septembre sur le calcul de l’hydrogène « bas-carbone », provoquant l’indignation des défenseurs du nucléaire. Les critères proposés, jugés inadaptés, pourraient freiner les investissements et compromettre les objectifs de production d’hydrogène pour 2030.
La consultation de la Commission européenne sur l’hydrogène bas-carbone exclut le nucléaire jusqu’en 2028, suscitant l’opposition des pro-nucléaire et menaçant les objectifs de 2030. Les alternatives proposées ne convainquent pas, malgré le soutien attendu de la ministre Agnès Pannier-Runacher.
Consultation publique de la Commission européenne
Le 27 septembre, la Commission européenne a ouvert une consultation publique de quatre semaines pour définir les nouvelles méthodes de calcul de l’hydrogène « bas-carbone ». Le projet propose trois approches, dont l’une se base sur l’intensité carbone du réseau électrique local, ne qualifiant l’hydrogène de bas-carbone que si le réseau émet moins de 18g CO2 eq/MJ. Aujourd’hui, seules la Suède et la France remplissent ces critères, principalement grâce à leur utilisation du nucléaire, mais la proposition est jugée insuffisante par les partisans de cette énergie.
Désaccord des pro-nucléaire français
Le choix de la Commission de repousser à 2028 la reconnaissance de l’hydrogène produit à partir de nucléaire par contrat d’achat d’électricité est critiqué par les représentants de la filière hydrogène française. Il est possible que ce retard entrave les décisions d’investissement et compromette l’objectif de 40 GW d’électrolyseurs installés d’ici 2030. Ces délais ne répondent pas aux exigences de l’industrie, selon les spécialistes, ce qui met en péril la réalisation des ambitions européennes en matière d’hydrogène décarboné.
Alternatives proposées et critiques mitigées
L’acte délégué propose également deux autres méthodes pour évaluer l’intensité carbone : faire coïncider la production d’hydrogène avec les périodes où le mix électrique est dominé par le nucléaire ou les renouvelables, ou utiliser l’intensité carbone locale. Certains voient dans ces propositions une flexibilité bienvenue, tandis que d’autres, comme le think tank Transport & Environnement, estiment que ne pas inclure les PPA nucléaires évite le pire. Les défenseurs de l’hydrogène nucléaire misent désormais sur le soutien de la nouvelle ministre Agnès Pannier-Runacher pour défendre leurs intérêts à Bruxelles.
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