Le récent remaniement ministériel marque une nouvelle étape dans la politique énergétique française avec la nomination d’Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique et d'Olga Givernet à l’Énergie. Ce tandem, composé de deux figures du macronisme, se retrouve aux commandes de dossiers stratégiques, dans un contexte où la transition énergétique est plus que jamais au cœur des enjeux politiques, économiques et environnementaux.

En marche vers le nucléaire ? Alors que la France cherche à garantir son indépendance énergétique tout en atteignant ses objectifs climatiques, le gouvernement la France réaffirme sa confiance en l’atome avec la récente nomination de Pannier-Runacher à la Transition écologique et surtout Olga Givernet à l’Énergie. Entre relance des réacteurs existants et construction de nouvelles infrastructures, le cap est clair : le nucléaire reste un pilier incontournable de la stratégie énergétique nationale.

Parier sur l’atome

Après un passage remarqué à l’Industrie et à la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher se voit confier un portefeuille élargi incluant notamment l’énergie, le climat et la prévention des risques. Sa nomination confirme sa montée en puissance au sein de l’exécutif. L’ancienne directrice de Bpifrance s’est fait remarquer par sa gestion des risques de pénurie électrique durant l’hiver 2022/2023 et par son positionnement en faveur du redéploiement de la filière nucléaire.

Dans ses premières déclarations, elle a rappelé les enjeux majeurs de son mandat : « Sortir des énergies fossiles, adapter notre pays aux effets du dérèglement climatique, stopper l'effondrement de la biodiversité et inverser la tendance : ce sont les défis du siècle. » Une feuille de route ambitieuse pour celle qui entend conjuguer écologie et justice sociale.

En nommant Olga Givernet ministre déléguée chargée de l’Énergie, le gouvernement envoie un signal fort en faveur de la relance du nucléaire. Députée de l’Ain depuis 2017, cette ingénieure de formation s’est imposée comme une fervente défenseure de l’atome. Elle succède à Roland Lescure, avec une mission clairement orientée vers le développement de cette filière, mais également vers l’accélération du déploiement des énergies renouvelables.

Sa proximité avec la centrale nucléaire du Bugey, dans son département, l’a placée au premier plan des débats sur la construction de nouveaux réacteurs. En juillet 2023, elle saluait sur les réseaux sociaux l’annonce de l’Élysée de retenir ce site pour accueillir deux des six nouveaux réacteurs de grande puissance programmés. « Une excellente nouvelle pour notre indépendance énergétique et pour l’emploi local », déclarait-elle alors.

Développer le renouvelable

Outre le soutien au nucléaire, Olga Givernet devra de plus porter les projets de développement des énergies renouvelables, un enjeu stratégique pour diversifier le mix énergétique français. Elle est par ailleurs attendue sur la question sensible du financement des infrastructures énergétiques, alors que les tensions budgétaires et les débats sur la taxation des superprofits des entreprises du secteur risquent de rythmer son mandat.

Le duo Pannier-Runacher - Givernet se trouve donc en première ligne pour répondre à des défis de taille. La France doit non seulement renouveler son parc nucléaire vieillissant, mais aussi réduire sa dépendance aux énergies fossiles, tout en accélérant la transition vers un modèle bas-carbone. La réindustrialisation verte, promue par Agnès Pannier-Runacher depuis ses débuts à l’Industrie, sera l’un des axes majeurs de cette stratégie.

Sur le plan européen, l’enjeu sera aussi de représenter les intérêts français dans la réforme du marché de l’électricité, un dossier sur lequel Agnès Pannier-Runacher a déjà pris position en défendant une intégration du nucléaire dans les mécanismes de tarification, le tout dans un contexte d'objectif écologique européen majeur (notamment réduire, d'ici à 2030, 55 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE par rapport aux niveaux de 1990.).

Ces nominations ne manqueront pas de susciter des critiques, particulièrement de la part des écologistes et des opposants au nucléaire, qui dénoncent une politique énergétique trop focalisée sur l’atome et insuffisamment tournée vers les énergies renouvelables. Agnès Pannier-Runacher, devra également faire face aux accusations de conflits d’intérêts qui avaient émergé lors de son précédent mandat, en raison de parts détenues par ses enfants dans une société ayant des fonds domiciliés à l’étranger.

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