Alors que les élections législatives sèment le doute quant à l’avenir énergétique du pays, les fournisseurs de gaz et d’électricité rivalisent pour proposer des prix toujours plus bas, près de 20% moins chers que ceux proposés en 2023.

Renaissance, RN, LFI… Tout le paysage politique français promet une baisse des prix de l’énergie. Mais des fournisseurs, comme TotalEnergies ou encore EDF, proposent déjà des offres d’électricité près de 20% moins chères que celles de l’année passée selon l’observatoire des marchés publié par la Commission de régulation de l’énergie. Pour autant, les consommateurs hésitent encore.

Concurrence

Alors qu’EDF, TotalEnergies, Mint ou encore Engie rivalisent pour proposer des offres toujours plus attractives, le tarif réglementé de l’électricité établi par l’État se trouve aujourd’hui concurrencé. Dans son rapport, la CRE explique ainsi : “Le nombre d’offres dont les niveaux de prix sont en dessous des tarifs réglementés de vente de l’électricité est passé de 30, fin 2023, à 45 fin mars 2024.

Et on observe le même phénomène pour le gaz : quoique la baisse soit un peu moins drastique, on observe une chute de 7% en un an.. La CRE signale : “En mars 2024, 30% des offres commercialisées sont moins chères que le prix de référence de gaz naturel, contre 16% en décembre 2023.” La concurrence est donc à son comble.

Chiffres

Alors que la crise énergétique de 2022 avait mis à l’arrêt la concurrence, l’année 2023 a signé un regain de dynamisme pour le marché des contrats d’énergie. Ainsi, la part de marché des fournisseurs alternatifs à EDF chez les ménages a atteint 29,4 % fin mars 2024, contre 29,2 % fin décembre 2023.

D’autres chiffres éloquents peuvent être cités : aujourd’hui, 13,8 millions de sites résidentiels, soit 40 % du marché résidentiel, disposent d’une offre à tarif non régulé, souscrite chez EDF ou ses concurrents. En ce qui concerne le gaz, la part de marché des fournisseurs alternatifs chez les particuliers a également augmenté, atteignant 44,4 % fin mars, contre 43,9 % fin décembre dernier.

Particuliers et professionnels

La crise de l’énergie a néanmoins laissé des séquelles : le taux de changement de fournisseur des ménages reste inférieur à son niveau d’avant-crise. Il se situe à 2,7 % pour le gaz et 2 % pour l’électricité, contre 3 à 4 % avant la flambée des prix de 2022. En d’autres termes, même si les prix sont désormais plus attractifs, les consommateurs hésitent à changer d’offres, encore marqués par les augmentations soudaines de tarifs par les fournisseurs au pic de la crise.

La dynamique est toute autre du côté des professionnels. En ce qui concerne le gaz, les PME et TPE s’empressent de se débarrasser des contrats très onéreux qu’ils ont conclus pendant la crise, atteignant un taux de bascule record de 10,3 % au premier trimestre 2024. Pour l’électricité, le taux atteint aussi des records : 8,8 %. Cependant, tous ne peuvent pas bénéficier de la baisse des prix. “On a encore quelques dizaines d’entreprises qui restent engagées dans des contractualisations compliquées et qui n’arrivent pas à sortir de la mâchoire de ces contrats pluriannuels extrêmement coûteux“, explique Alexandre Montay, délégué général du METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire.

Le résultat des élections dimanche prochain risque néanmoins de changer à nouveau cette dynamique.

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