On savait déjà qu’il était possible de produire de l’électricité en jouant au football. Le premier terrain de foot renouvelable avait été inauguré dans la favela de Mineira (Rio de Janeiro) par le roi Pelé lui-même. Outre-Atlantique, c’est au tour d’Arsenal de faire une passe décisive en matière d’énergie verte avec son tout nouveau Emirates Stadium 100% photovoltaïque.

Le football : carton rouge du gaspillage énergétique

Le sport le plus populaire du monde est aussi celui qui pollue le plus. En Angleterre, pendant la saison des tournois, les 40 000 clubs du pays accueillent quelques 700 000 supporters. En tout le dernier Mondial de foot aurait émis 2,8 millions de tonnes de CO2. À titre de comparaison, c’est autant que si chaque citoyen de la Couronne avait consommé 20 cheeseburgers, selon The Ecologist.

En tout et pour tout, c’est plus d’un million de tonnes de CO2 qui serait émise pendant le championnat britannique. La chasse au ballon sphérique coûte chère à la Planète…

Un constat effrayant, auquel il faut ajouter le nombre pharaonique de litres d’eau utilisés pour l’arrosage des pelouses. Sans compter les engrais et les pesticides. C’est à se demander si le goût douteux des joueurs en matière de coiffure ne viendrait pas d’une atteinte cérébrale causée par cette abondance de produits chimiques et de pollution.

Les clubs anglais à l’heure de l’eco-consciousness

Le club de Forest Green Rovers était pionnier en la matière. Stade fabriqué presque uniquement en bois, fonctionnant aux panneaux solaires et distribuant une nourriture exclusivement végane (on aime ou on aime pas, c’est l’initiative qui compte). C’est au tour du club d’Olivier Giroud (le renard des surfaces français) de se mettre au vert.

À défaut d’être en Ligue des Champions, Arsenal pourra se vanter d’être le club de Premier Leaguequi contribue le plus à la défense de l’environnement. En signant avec un nouveau partenaire (pas Alexandre Lacazette, même si ça reste une acquisition notable), le club a décidé de fonctionner à 100% aux énergies renouvelables. Tout, depuis l’éclairage du terrain jusqu’aux chasses d’eau des vestiaires, doit être d’origine durable.

Pour les installations, Arsenal a choisi pas moins que Octopus Energy, le leader britannique en terme de solaire photovoltaïque. L’Emirates Stadium mise sur les panneaux solaires, mais aussi le recyclage. Il est prévu que la nourriture jetée dans les poubelles de l’enceinte sera récupérée pour créer de l’électricité et du biogaz. Des installations de méthanisation seront également mises en place.

La tendance green et le ballon rond

Arsenal n’en est pas à son premier coup d’essai en matières d’énergie verte. La signature du contrat avec Octopus fait suite à un crash test d’un an. Pendant cette période, Arsenal a réussi à économiser quelques 2,32 millions de kilos de CO2. Soit l’équivalent de 580 empreintes écologiques annuelles de supporters. Là où Manchester City a préféré investir dans un dressing room circulaire futuriste et spatial façon Resident Evil. Avec en prime un bassin avec équipements en hydrothérapie, une rénovation de l’espace douches avec LEDs violet et un relooking du « Tunnel Club”, Arsenal préfère réduire la consommation d’énergie de son stade. Chacun ses priorités.

Tout le monde y trouve son compte, dans cette histoire. Arsène Wenger peut se vanter, en plus du titre de l’entraîneur en poste depuis le plus longtemps en Angleterre, d’être le premier coach de Premier League à pratiquer dans un stade 100% durable. De son côté, Octopus Energy booste sa visibilité en s’associant à un club de Premier League, et pas des moindres.

Un exemple que les organisateurs des JO feraient bien de suivre. Avec 16 jours de compétition et plus d’une vingtaine d’installations alimentées en électricité pendant les Jeux… Reste à espérer que l’exemple d’Arsenal fera des émules.

 

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