Alors que la France souhaite développer sa capacité de production d’énergie décarbonée, le solaire photovoltaïque représente une opportunité pour la transition énergétique durable. L’une des solutions pour atteindre l’objectif de 100 gigawatts (GW) de capacité solaire d’ici à 2050 est le déploiement de panneaux solaires sur les différents espaces routiers.
La France se trouve à un carrefour stratégique dans sa quête d’une transition énergétique durable. Le déploiement massif de centrales photovoltaïques devient une nécessité impérieuse. Dans ce contexte, l’utilisation des espaces autoroutiers pour installer des panneaux solaires apparaît comme une solution innovante, mais non sans défis.
Des centrales solaires en devenir
Les autoroutes françaises s’étendent sur des milliers de kilomètres, à travers le territoire. Le potentiel des panneaux solaires sur ces emplacements est énorme. VINCI Autoroutes, gestionnaire de 4 400 kilomètres de voies, a déjà lancé un vaste programme visant à transformer les espaces inutilisés le long de ces routes en sources d’énergie verte. D’ici à 2030, l’entreprise prévoit la construction de 200 centrales solaires, capables de produire environ 1 000 mégawatts d’énergie, soit l’équivalent de la consommation de plusieurs centaines de milliers de foyers.
Les aires de service et les parkings se révèlent être les sites les plus favorables à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques, bien que d’autres emplacements stratégiques offrent également un potentiel considérable. Au total, ce sont plus de 1 000 hectares de terrains sur l’ensemble du réseau routier français qui pourraient accueillir ces installations solaires.
Des obstacles à surmonter
Ce projet d’envergure sur les autoroutes françaises n’est pas le premier à voir le jour. En effet, la production solaire sur les axes routiers est déjà présente dans certains pays, comme la Corée du Sud. Au pays du matin calme, des panneaux photovoltaïques ont investi les terres-pleins centraux.
Installer des panneaux solaires au milieu des autoroutes est bien plus complexe que sur les aires d’autoroute ou les parkings, notamment au niveau de l’entretien ou de la sécurité des conducteurs. Ces espaces difficiles d’accès rendent l’installation des panneaux et leur entretien particulièrement difficile et dangereux. Exposés en permanence à la pollution routière, ils nécessiteraient un entretien fréquent. De plus, leur présence, leur présence en plein milieu de l’autoroute poserait des risques accrus en cas d’accident, les rendant vulnérables aux collisions et pouvant aggraver les conséquences de ces dernières.
Face à ces défis, l’idée de « solariser » les délaissés routiers, c’est-à-dire les terrains inutilisés aux abords des autoroutes, semble être une alternative plus pragmatique.
VINCI Autoroutes a déjà annoncé sa volonté de s’engager, tout comme le gouvernement français, qui a déclaré vouloir mettre en place plusieurs mesures en faveur du développement du photovoltaïque. L’installation de panneaux solaires sur les aires de repos, les échangeurs et autres espaces routiers est donc désormais encouragée, avec le lancement imminent d’appels à manifestations d’intérêt pour identifier les entreprises prêtes à investir dans ces projets.
Les projets se multiplient un peu partout dans l’hexagone, comme celui du projet Canopée à Marseille par exemple, qui vise à recouvrir les autoroutes urbaines de tunnels photovoltaïques. Si ces initiatives s’avèrent efficaces, elles pourraient transformer les autoroutes en acteurs clés de la production d’énergie renouvelable, au-delà de leur rôle traditionnel de vecteurs de mobilité.
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