Selon une étude de l’Observatoire national de la sécurité électrique (ONSE) publiée ce lundi, deux installations électriques sur trois présentent des anomalies dans les logements de plus de quinze ans. Un danger à ne pas sous-estimer pour les consommateurs.
50000 feux d’habitation sont attribuables à des anomalies électriques. Des chiffres qui font froid dans le dos quand on sait que 83% des habitations de plus de quinze ans présentent des anomalies dans leur système électrique. L’Observatoire national de la sécurité électrique met en garde les particuliers, soulignant le problème du vieillissement des installations. Des anomalies qui font courir des risques importants aux consommateurs.
Des anomalies plus répandues qu’on ne le croit
Câbles et branchements vétustes, prises électriques défectueuses… Les défaillances que peut présenter le système électrique de nos habitations ne doivent pas être sous-estimées.
L’ONSE a publié dans son baromètre 2024 des chiffres inquiétants, ce lundi 22 avril. On observe au moins une anomalie électrique dans 83% des logements de plus de quinze ans. Or, on compte 31 millions d’habitations construites avant 2008. Le chiffre est plus impressionnant encore lorsqu’on considère les parties communes : 90% des immeubles seraient alors concernés par des problèmes de systèmes électriques défectueux.
Les défaillances les plus communes sont les défauts de prises de terre, qui concernent 64% des anomalies observées, les matériels électriques vétustes, qui comptent pour 46%, et le risque de contact avec des dispositifs sous tension. Les équipements de protection contre les surcharges ne sont pas en reste, présentant pour 34% d’entre eux des anomalies, tandis que 22% des installations électriques des salles de bain sont inadaptées. Le non-respect des zones de sécurité obligatoires des pièces d’eau, qui s’élève à 18%, fait aussi courir des risques aux personnes. Florence Delettre, directrice générale de Promotelec, association co-fondatrice de l’ONSE, explique ainsi à France Info que depuis 1995 “le constat ne bouge pas. Les chiffres que l’on relève sont élevés.
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La sécurité des habitants en jeu
L’ONSE, cofondé par l’association Promotelec, et faisant appel aux acteurs du secteur de l’électricité (experts en sécurité, laboratoires de recherche), ainsi qu’aux pompiers, a mis en lumière les problèmes de sécurité engendrés par ces phénomènes.
Le risque d’électrisation est particulièrement souligné par l’organisme, qui rappelle des chiffres inquiétants : 3000 passages aux urgences en moyenne, par an, en raison de blessures liées au courant électrique. Une personne sur trois est hospitalisée, et près de 50% des accidents sont dûs à des installations électriques mobiles. 22% des incidents peuvent être attribués à des appareils électroménagers.
Or, l’électrisation peut virer à l’électrocution, et donc à la mort des personnes. Chaque année, 30 à 40 particuliers décèdent d’électrocution. Le problème des incendies est aussi important : 20 à 35% des feux déclarés en habitation seraient d’origine électrique.
Les assurances attestent quant à elles de 286000 dommages électriques rien qu’en ce début 2024. Des chiffres qui soulignent l’inadéquation des équipements électriques vieillissants, et le danger que courent les plus jeunes. Une victime sur deux d’accident électrique est âgée de moins de 15 ans. Il faut donc redoubler de vigilance.
Le vieillissement des installations
Comment expliquer ces chiffres significatifs ? Le vieillissement des dispositifs électriques semble être la cause principale de ce phénomène. La directrice générale de Promotelec souligne ainsi : “Plus le logement est ancien, non rénové, n’a jamais fait l’objet d’une rénovation, plus il présente des risques importants.
” La vérification des dispositifs est donc essentielle pour assurer la sécurité des habitants.
Pourtant, les consommateurs ont tendance à sous-estimer l’obsolescence de leur équipement électrique. Florence Delettre explique ainsi “L’installation électrique vieillit, comme une voiture, comme n’importe quel matériel, et il faut avoir le réflexe de regarder ce qui se passe de temps en temps et faire appel à un électricien pour la vérifier.
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Quelques conseils peuvent aider à minimiser les risques : ne pas surcharger les multiprises, qui peuvent endommager le circuit électrique, respecter les prises commandées, qui ne peuvent pas accueillir d’équipements trop énergivores, et faire vérifier ses installations électriques régulièrement. La transition énergétique encourage elle aussi la rénovation des dispositifs.
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