Malgré les objectifs de transition énergétique, le mixe énergétique mondial devrait encore reposer sur l’utilisation de deux tiers d’énergies fossiles en 2050. Les experts tirent la sonnette d’alarme.


L’outlook ou bilan 2024 de la major BP publié le 10 juillets est sans appels : le monde est dans une dynamique “d’addition énergétique” plus que de transition. En 2050, le mixe énergétique reposera encore sur deux tiers d’énergies fossiles.

Seulement 25% d’émissions en moins

BP se concentre sur deux scénarios principaux dans son rapport : « Current Trajectory » (trajectoire actuelle du mix énergétique mondial) et « Net Zero » (scénario envisageant une réduction d’environ 95 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050, les émissions restantes étant capturées par des technologies de captage de CO2).

Sans surprise, le scénario tendanciel de BP montre une trajectoire incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris et loin du scénario « Net Zero » : à ce rythme, les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourraient culminer au milieu des années 2020, mais en 2050, elles ne seraient réduites que de 25 % par rapport à 2022.

Or, les experts estiment que ce rythme pourrait aggraver le réchauffement climatique.

Deux scénarios

Deux tiers d’énergies fossiles dans le mix énergétique mondial en 2050

D’après BP, la tendance actuelle du mix énergétique mondial indique une “nouvelle décennie d’addition énergétique.” Malgré l’essor des énergies bas carbone, les énergies fossiles représenteront encore deux tiers de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2050 dans ce scénario (contre plus de 80 % actuellement), avec 27 % pour le gaz, 23 % pour le pétrole et 17 % pour le charbon.

Le marché du GNL, actuellement très en vue, connaîtra une évolution contrastée selon les scénarios “Current Trajectory” et “Net Zero” de BP.

Dans les deux scénarios, la demande mondiale de GNL augmentera fortement d’ici 2030 (+40 % et +30 % respectivement par rapport à 2022). Selon la tendance actuelle, BP prévoit une augmentation continue avec une hausse supplémentaire de 25 % entre 2030 et 2050. En revanche, dans le scénario “Net Zero”, BP anticipe une réduction significative des flux de GNL, la demande en 2050 étant 40 % inférieure à celle de 2022.

Le scénario “Net Zero” projette une croissance plus rapide des énergies bas carbone, réduisant la part des énergies fossiles à un tiers du mix mondial en 2050, avec 15 % pour le gaz, 12 % pour le pétrole et 5 % pour le charbon. Ce scénario mise également sur des gains d’efficacité énergétique significatifs : la consommation d’énergie primaire en 2050 y est un tiers plus faible que dans la trajectoire tendancielle.

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