Une communauté d'énergie prévue à Mâcon pour fin 2025

Cap sur la Saône-et-Loire. À Mâcon, un projet d’envergure verra le jour sur l’ancien site de la décharge de La Grisière. Une centrale solaire de 5,14 hectares, avec une capacité de 6 MWc, sera construite, dont 1 MWc dédié à l’autoconsommation collective. Grâce à l’initiative de la SMEG et de SerenySun, cette communauté d’énergie offrira une électricité à bas prix dès 2025.

Un modèle innovant

Mâcon se prépare à accueillir un projet énergétique de grande envergure. Sur l’ancien site de la décharge de La Grisière, au nord-ouest de la ville, une centrale solaire de 5,14 hectares sera installée, avec une puissance de 6 MWc, dont 1 MWc sera dédié à l’autoconsommation collective. Le chantier commencera à l’automne 2024, pour une mise en service à la fin de 2025. Ce parc fournira 1,5 GWh d’énergie verte chaque année, soit « l’équivalent de la consommation annuelle de 320 foyers », indique SerenySun, qui ajoute que « cela pourrait couvrir jusqu’à 30 % des besoins énergétiques des participants ».

Depuis 2018, SerenySun se positionne comme un acteur clé des « communautés d’énergie renouvelable », offrant aux particuliers, entreprises et collectivités la possibilité de s’abonner pour profiter d’une électricité à moindre coût, un modèle encore rare en France. « Pour Mâcon, nous proposons un tarif de lancement à 120 euros par MW pour les premiers adhérents, ajusté chaque année, mais toujours inférieur au tarif réglementé », explique aux Échos Alice Gaubert, directrice du développement chez SerenySun. Dans ce projet, l’entreprise agit en tant que gestionnaire et créatrice de la communauté d’énergie, en partenariat avec la SMEG, qui finance et supervise la construction du parc solaire, après avoir remporté l’appel d’offres lancé par la ville.

Professionnels et particuliers

Seuls les habitants situés dans un rayon de deux kilomètres autour de la centrale pourront bénéficier de l’électricité verte produite. « Nous avons déjà entamé des discussions avec les acteurs du secteur de la santé pour leur présenter cette opportunité. La zone comprend un centre hospitalier, une polyclinique et plusieurs Ehpad. Ensuite, nous nous tournerons vers les entreprises », explique Alice Gaubert.

Pour SerenySun, l’objectif est d’atteindre un équilibre entre consommateurs particuliers et professionnels. « Les entreprises ont une consommation plus élevée en semaine, tandis que celle des particuliers se concentre sur d’autres périodes. Diversifier notre clientèle est donc avantageux d’un point de vue énergétique », précise la directrice du développement. Dans les mois à venir, SerenySun organisera des réunions d’information, tandis que la SMEG mettra en place un financement participatif pour permettre aux particuliers d’investir dans ce projet écologique.

Multiplication des communautés

Le projet de Mâcon vient renforcer le portefeuille de communautés énergétiques développées par SerenySun. La première a vu le jour fin 2021 à Calas, près de Marseille, permettant à 90 foyers de profiter d’une électricité à prix réduit. Elle a été suivie par une autre installation à Vaux-en-Velin, en Rhône-Alpes, récemment mise en service. « Nous comptons déjà nos premiers consommateurs sur cette centrale », précise Alice Gaubert. D’autres projets sont en cours à Toulouse et Mérignac, avec une mise en service prévue d’ici la fin de l’année, et « plusieurs dizaines » de nouvelles communautés attendues en 2025. « La collaboration avec la foncière INEA, qui a facilité notre travail à Vaux-en-Velin, nous a permis de répliquer ce modèle partout en France », ajoute la directrice du développement.

Toutefois, la centrale de Mâcon se distingue comme la plus grande dans les plans actuels de SerenySun. « Avec une installation au sol, nous disposons d’une capacité énergétique plus élevée, en plus d’un vaste terrain proche d’une agglomération, une configuration assez rare », souligne Alice Gaubert. SerenySun ambitionne de créer 250 communautés d’ici 2030.