La centrale de géothermie en construction à Villetaneuse pourrait fournir une électricité propre et économique à trois villes d’ici à 2025. La phase de forage est déjà bien entamée, mais est à l’origine de nuisances importantes pour les riverains.

9.000 tonnes par an ! C’est la quantité de CO2 qui pourrait être économisée grâce à la centrale de géothermie de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis.

Pourtant, les travaux ont des airs de forage de gisement pétrolier : l’appareil de 35 mètres de haut devrait continuer d’être utilisé 24h/24 jusqu’à juin pour terminer la construction de la centrale, qui permettra à terme la production d’une énergie propre.

Un réservoir d’eau 1 700 mètres sous le sol

Contrairement à l’or noir, le principe géothermique, qui devrait alimenter trois villes d’ici à 2025, est plein de promesses écologiques : la centrale permettra l’accès à une énergie verte et économique, dans un contexte d’accélération de la transition énergétique.

Le Smirec (Sydincat mixte des réseaux d’énergie calorifique) est en train de construire un réservoir d’eau, localisé 1 700 mètres sous le sol, et chauffé de façon naturelle par le principe géothermique.

L’idée ? Récupérer l’énergie générée par l’eau grâce à des pompes à chaleur, pour alimenter en chauffage les logements collectifs et les infrastructures publiques de trois villes. Villetaneuse, Epinay-sur-Seine et Pierrefite devraient bénéficier de cette énergie aux propriétés très intéressantes courant 2025.

Une énergie renouvelable et économique

Le déploiement de la centrale s’inscrit dans un contexte d’accélération de la transition énergétique en France. Le dispositif pourrait couvrir les besoins en chaleur de 11 500 habitations, sur une distance de 18,5 kilomètres. L’énergie produite par l’infrastructure sera à 67% verte, grâce au principe géothermique.

Le reste de l’énergie nécessaire sera issue d’une nouvelle centrale biogaz, construite non loin du site géothermique. Pourtant, le problème de l’augmentation des infrastructures gazières a été soulevé lors du sommet du G7 cette semaine à Turin.

Le déploiement de la géothermie constitue néanmoins une bonne nouvelle pour les énergies renouvelables. Laurent Monnet, président du Smirec, souligne : “Cette centrale de secours est nécessaire pour gérer les pics de consommation, la géothermie fournissant une puissante constante. Mais nous envisageons d’améliorer ce ratio, en alimentant la centrale au biogaz et les pompes à chaleur via des panneaux photovoltaïques.” Un projet qui rappelle l’engagement récent de l’exécutif envers le solaire.

Avantages économiques considérables

Au-delà de son impact environnemental positif, le projet présente également des avantages économiques considérables : moins chère que le gaz, l’énergie géothermique présente plus de stabilité que les autres sources d’énergies sur les bourses.

Or, les crises passées ont provoqué la flambée des prix, et l’utilisation d’une telle énergie assurerait plus de sécurité aux consommateurs et aux infrastructures- notamment dans les HLM, à l’Université Paris 13, et les trois piscines raccordées au réseau.

Si les travaux – qui occupent 4500 mètres carrés – génèrent actuellement des nuisances pour les riverains, à terme la centrale ne devrait occuper que peu de place – dans les 500 mètres carrés. La zone de chantier sera végétalisée pour offrir aux habitants un espace vert.

La multiplication des projets

Les projets géothermiques se propagent dans l’hexagone en raison des nombreux avantages que présente cette énergie. L’Île-de-France est le lieu privilégié pour l’heure, en raison de l’accessibilité de la ressource. Plusieurs centrales seront ainsi construites dans les années à venir, notamment à Dugny-le-Bourget ou encore à Châtenay-Malabry et le Plessis Robinson.

Cité par les Échos, David Vavasseur, directeur des opérations de forage SMP Energies, explique : “Nous estimons qu’il faudra creuser environ 30 doublets d’ici à 2030. Or, nous avons du mal à tenir le rythme et les délais s’allongent, puisqu’il n’y a en France que quatre engins de ce type, dont trois seulement, sont, comme celui-ci, électriques.

Le problème des nuisances sonores explique ces limitations, qui peuvent freiner le développement de la technologie. Le Smirec a ainsi refusé l’utilisation d’un appareil thermique, jugé trop bruyant. Un point d’amélioration à explorer pour permettre la construction de centrales de ce type, alors que la part des énergies renouvelables ne cesse d’augmenter en France.

 

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