Le stockage de l’énergie est l’un des enjeux majeurs dans le développement des énergies renouvelables. Afin d’accompagner la production d’énergie verte, l’utilisation des grattes-ciel et buildings comme batteries géantes représente une véritable opportunité.

Le cabinet d’ingénierie et d’architecture américaine SOM (Skismore, Owings & Merrill) propose un nouveau mode de stockage de l’énergie : le stockage par gravité. Le but : se servir des buildings comme véritables batteries géantes.

Les créateurs du One World Trade Center en appui au projet

Les pics de consommation ne coïncident pas toujours avec les périodes de production des énergies renouvelables. Les panneaux solaires ne fonctionnent pas lorsque le soleil se couche, hors cette période de la journée correspond au moment de consommation le plus élevé. Par ailleurs, l’intermittence de l’énergie éolienne ne permet de répondre à l’ensemble des besoins énergétiques à l’instant t. Ce constat pose la question du stockage d’énergie, véritable défi et enjeu à relever. L’utilisation de batterie représente la solution idéale pour accompagner la croissance des énergies renouvelables.

SOM (Skismore, Owings & Merrill), le cabinet d’architecture et d’ingénierie originaire de Chicago, présente dans ce contexte, son concept alternatif. En partenariat avec Energy Vault, entreprise spécialisée dans le stockage d’énergie, le cabinet a pour volonté la démocratisation du stockage d’énergie grâce à la gravité.

Déjà lancée en 2023 en Chine, cette nouvelle technologie consiste en de lourds blocs élevés jusqu’au sommet du bâtiment. Quand la production n’est suffisante ou que la demande augmente soudainement, le bloc est relâché. Dans sa chute, le bloc active des turbines qui vont produire de l’électricité. Ce système est appelé énergie gravitationnelle.

Le cabinet SOM est responsable de la création de nombreux bâtiments parmi les plus hauts du monde. Parmi les buildings créés par la société, on compte notamment la Sears Tower de Chicago (désormais Willis Tower), la plus haute tour du monde, le Burj Khalifa à Dubaï, ou encore l’emblématique One World Trade Center à New York.

SOM et Energy Vault ont donc pensé ensemble le plan de la superstructure. Ce bâtiment qui fera entre 300 mètres et 1000 mètres de haut, comprendra dès sa construction les emplacements pour le système de blocs d’énergie. Le but serait alors de produire de l’électricité et ainsi relayer les énergies renouvelables et leur intermittence qui rend parfois difficile la réponse à une demande d’énergie élevée.

Un projet colossal

Contrairement au précédent projet d’Energy Vault en Chine, cette tour serait entièrement habitable. La quantité d’énergie produite dépend de la chute des blocs : plus le bâtiment sera élevé, plus la production d’énergie sera significative. Ce gratte-ciel pourrait devenir le plus haut du monde, rendant sa hauteur cruciale. En effet, plus il s’élèvera, plus rapidement les émissions de carbone générées par sa construction seront compensées : on estime cette durée de deux à quatre années.

La tour chinoise d’Energy Vault s’élève à 150 mètres et peut compenser la consommation de 100 MWh.

Ce projet écologique se veut révolutionnaire et s’aligne avec la volonté d’atteindre l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. Cependant, ce gratte-ciel fait face à de nombreuses critiques : les aménagements indispensables à la construction de ce bâtiment ne pourraient s’aligner avec une vision écologique. Constat contredit par SOM et Energy Vault.

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