Un rapport du groupe international des importateurs de gaz liquéfié (GIIGNL) a fait état d’une chute de 10% des quantités de gaz exportées de la Russie vers l’Europe en 2023. Un signe du ralentissement du marché mondial, et du regain d’indépendance énergétique européen.
11,5%. C’est la part d'importations européennes de gaz russe en 2023. Un chiffre qui signale un recul de 10% par rapport aux années précédentes, et qui laisse à voir une décélération du marché global de gaz liquéfié, selon un rapport du GIIGNL. L’Europe semble regagner peu à peu en souveraineté énergétique.
1,6 million de tonnes en moins
Le groupe international des importateurs de gaz liquéfié (GIIGNL), notamment composé de BP, TotalEnergies ou Shell a fait part de chiffres impressionnants : “Les volumes de GNL russe envoyés en Europe ont diminué de 1,6 million de tonnes (Mt) pour atteindre 14,4 Mt en 2023, ce qui représente 11,5% des importations européennes de GNL (contre 12,8% en 2022).
"
Or, le gaz liquéfié est particulièrement recherché sur le continent européen depuis le déclenchement de la crise ukrainienne, et la coupure des approvisionnements de gaz russe via gazoducs terrestres.
Les sanctions contre la Russie - et son activité pétrolière - prises par l’Union européenne pourraient en effet s’étendre au gaz naturel liquéfié russe, en prohibant notamment son acheminement de bateau à bateau via l’UE pour un pays tiers.
Le géant russe contre l’hégémonie américaine
La Russie occupe un rôle important au rang des exportateurs mondiaux de gaz liquéfié : en 2023, elle s’est hissée à la quatrième place, pas très loin derrière le Qatar, l’Australie et les États-Unis, qui ont occupé pour la première fois de leur histoire la place de numéro un mondial, avec une part de marché de 21%. 84,5 millions de tonnes ont été exportées par le géant américain.
Les États-Unis ont ainsi continué d’être le premier fournisseur de GNL de la France, obtenant une part de marché de 46%. Une hausse de 1% par rapport à 2022, qui rappelle la position clé du pays dans le marché européen. La Russie suit de près le géant américain, avec 16% d’importation de GNL en France.
Néanmoins, à l’échelle mondiale, le marché du GNL “a connu une argumentation modeste, atteignant 401 millions de tonnes, soit un taux de croissance de 2,1%” par rapport à 2022. C’est notamment la Chine, devenue premier importateur mondial en 2023, qui a tiré ce chiffre à la hausse.
Le GIIGNL explique ainsi : “Cette croissance (mondiale), bien que représentant un ralentissement par rapport à l'expansion de 5,6% de 2022, signale une phase de stabilisation du marché.
”
Dans un contexte d’élections européennes, l’avenir du gaz reste néanmoins en suspens.
Commentaires