La consommation de gaz en France devrait diminuer de 30 % d’ici à 2035, selon les dernières prévisions des acteurs du secteur de l’énergie. Cette réduction, combinée à une augmentation de la production de biogaz, représente un enjeu de taille pour la réduction des émissions de carbone dans le cadre des objectifs européens de transition énergétique.
Le gaz est-il en voie de disparition ? D’après une enquête publiée ce jeudi 12 septembre conjointement par les transporteurs GRTgaz et Terégaprospectives et le distributeur GRDF, la consommation de gaz en France devrait se réduire drastiquement durant les prochaines années.
Une réduction progressive, mais nécessaire
La consommation de gaz en France devrait passer de 400 térawattheures (TWh) en 2023 à 282 TWh en 2035, soit une diminution annuelle d’environ 3 %. Cette baisse s’explique notamment par les efforts en matière de sobriété énergétique ainsi que par des installations plus performantes, et la rénovation des bâtiments. Selon GRDF, GRTgaz et Teréga, gestionnaires des réseaux de gaz, la part de gaz renouvelable dans la consommation totale devrait également augmenter, atteignant 20 % en 2030 et plus de 40 % en 2035.
Une montée en puissance du gaz vert
La production de gaz renouvelable, actuellement limitée à 12,5 TWh, devrait quadrupler pour atteindre 60 TWh en 2030, puis doubler encore pour atteindre 120 TWh en 2035. La montée en puissance du biométhane, principal composant du gaz renouvelable, et par le développement de nouvelles technologies comme la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale expliquent la montée en puissance du gaz vert. Ce dernier, qui émet 80 % moins de gaz à effet de serre que le gaz naturel, jouera un rôle clé dans la réduction des émissions de carbone de la France, conformément aux objectifs du programme européen « Fit for 55 », dont l’objectif est la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Maintenir les infrastructures, une nécessité économique
Malgré la baisse de la consommation, le nombre de clients abonnés au gaz ne devrait pas diminuer de manière significative. GRDF prévoit de conserver environ 10 millions de clients en 2035, contre 11 millions actuellement. La directrice générale de GRDF, Laurence Poirier-Dietz, souligne l’importance de maintenir un nombre stable de clients pour éviter une explosion des coûts liés aux infrastructures. En outre, le gaz restera indispensable pour certains usages industriels et pour faire face aux pics de demande en hiver.
Le gestionnaire des réseaux du gaz indique que la consommation future dépendra en grande partie de la disponibilité du parc nucléaire et du développement des énergies renouvelables. Des retards dans la transition énergétique ou une réindustrialisation accélérée pourraient nécessiter des volumes de gaz supérieurs à ceux prévus, et mettre à mal les objectifs environnementaux européens, comme la neutralité carbone en 2050.
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