La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron jette un voile d’incertitude sur l’avenir écologique de la France. S’il a parfois mis l’environnement en avant dans le passé, les récentes critiques acerbes du cadre des Républicains contre les projets éoliens révèlent une vision de la transition énergétique plus complexe, parfois même contradictoire.

L’écologie sera-t-elle une priorité sous le nouveau gouvernement ? La réponse demeure incertaine. Bien que le Premier ministre fraîchement élu ait abordé la question écologique dans les années 1990, il n’a pas recentré ses efforts sur ce sujet ces dernières années. Au contraire, il a parfois exprimé des critiques significatives à l’égard des projets éoliens en France, laissant planer un doute sur la place que l’écologie occupera dans ses futures politiques.

Des positions dans le sens de l’écologie dans le passé

Michel Barnier a, par le passé, montré un certain engagement en faveur de l’environnement. En tant que ministre de l’Environnement de 1993 à 1995, il a soutenu des mesures telles que la loi de 1995 sur la protection de l’environnement, introduisant des principes comme le « principe de précaution » et le « pollueur-payeur ». Ces dispositions ont influencé le droit environnemental en France.

Lors de son mandat comme ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009, Barnier a limité l’usage des pesticides malgré les pressions des lobbies agrochimiques et a ouvert son ministère aux associations écologistes. En 2021, lors de la primaire des Républicains, il a parfois soulevé des questions environnementales, bien que cela ait suscité des critiques au sein de son parti.

Cependant, depuis sa nomination, Barnier est resté relativement silencieux sur les questions écologiques. La suspension brutale des travaux de planification écologique menés par le Secrétariat général de la Planification écologique (SGPE) en 2022 ajoute à cette incertitude. Ce travail, qui visait à définir des trajectoires ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et adapter la France au changement climatique, attend aujourd’hui un soutien politique clair.

Des positions critiques sur l’éolien

Les positions récentes de Michel Barnier sur l’écologie soulèvent certaines interrogations quant aux prochaines politiques environnementales en France. En 2021, l’actuel Premier ministre avait sévèrement critiqué le projet de parc éolien offshore de Saint-Brieuc, le qualifiant d’« échec » en raison d’un manque de stratégie énergétique. Barnier a exprimé une nette préférence pour le nucléaire et le solaire, estimant que l’éolien, notamment en mer, n’était pas approprié et pouvait avoir des impacts négatifs sur la biodiversité.

Le scepticisme grandit quant à la capacité de Michel Barnier à soutenir un mix énergétique diversifié, surtout en ce qui concerne l’éolien, technologie jugée essentielle par de nombreux experts pour une transition énergétique efficace. Si le Premier ministre était amené à délaisser l’éolien, il pourrait ralentir des objectifs climatiques majeurs, comme la réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050.

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, a exprimé ses inquiétudes, qualifiant la nomination de Barnier de « déplorable sur le plan démocratique » dans une vidéo postée par le parti.

De plus, l’incertitude plane sur les ressources financières allouées à la transition écologique. Le budget 2025 sera un test clé pour évaluer l’engagement réel de Barnier en matière d’écologie. Après des coupes budgétaires significatives sous le précédent gouvernement, les fonds disponibles pour les projets écologiques semblent de plus en plus restreints, malgré une urgence climatique croissante.

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