Ce 29 juillet, le gouvernement a lancé plusieurs appels d’offres pour soutenir le photovoltaïque et l’éolien terrestre, et a ouvert la phase de préqualification pour le neuvième appel d’offres concernant l'éolien en mer.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé que la la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et la direction générale des entreprises (DGE) ont lancé plusieurs appels d'offres pour promouvoir le photovoltaïque et l'éolien terrestre ce lundi 29 juillet. Deux périodes d’appels d’offres sont prévues pour le photovoltaïque : du 19 au 30 août pour 925 MW au sol et du 26 août au 6 septembre pour 300 MW sur bâtiment.
L’ADN français
Le gouvernement met l’accent depuis plusieurs semaines sur la production française et européenne. Ces appels d'offres ont ainsi pour objectif de créer une filière industrielle bas carbone pour la production de panneaux photovoltaïques spécifiquement français.
Dans une dynamique d’accélération de la transition énergétique, le critère d’éligibilité lié au contenu carbone des panneaux solaires a été révisé pour l’appel d’offres dédié aux bâtiments. En remplaçant l'ancienne méthode d'analyse de cycle de vie (ACV) par une évaluation carbone simplifiée (ECS) fondée sur le mix énergétique des pays producteurs, le gouvernement espère réduire les risques de fraude et de contournement. Si cette approche s'avère efficace, elle pourrait être étendue à tous les dispositifs de soutien au photovoltaïque.
Les projets d’agrivoltaïsme
L’engagement du gouvernement pour l’agrivoltaïsme semble d’autre part se concrétiser. Les appels d’offres concernant cette pratique mêlant agriculture et énergies renouvelables favoriseront les projets déjà approuvés. Les changements apportés aux cahiers des charges permettront notamment de soutenir ces projets, notamment en s’ajustant à leur coûts.
Ainsi, les installations agrivoltaïques pour élevages ovins et bovins bénéficieront désormais de l'appel d'offres "photovoltaïque au sol.” Les autres installations seront quant à elles réparties entre cet appel et celui pour le "photovoltaïque sur bâtiment", selon la hauteur des installations (2,5m au point bas et 4m au point médian).
Les porteurs de projets devront garantir une activité agricole significative sous les panneaux, conformément aux objectifs de la loi sur l'accélération de la production d'énergies renouvelables selon le communiqué de la CRE, qui précise : "Le cadre de soutien continuera d’évoluer dans les prochains mois, pour s’adapter aux futurs projets qui se développeront dans le respect des conditions définies par le décret du 8 avril 2024 et de l’arrêté du 5 juillet 2024.”
L’éolien offshore sauvé du naufrage ?
Alors que les acteurs de l’éolien offshore craignaient de voir leurs projets tomber à l’eau, l’appel d'offres pourrait bien sauver la filière de la dérive. En effet, la neuvième phase de préqualification pour l'appel d'offres éolien en mer est a également été ouverte. Cette procédure concerne quatre projets de 2,5 GW, situés dans des zones identifiées lors des débats publics de 2021-2022 : sud-Bretagne (500 MW), Méditerranée (2 x 500 MW) et au large d'Oléron (environ 1.000 MW).
Avec la publication de l'avis d'appel public à la concurrence (AAPC) et du document de consultation, la phase de préqualification a pu débuter. Le dialogue concurrentiel se tiendra d'octobre à décembre 2024, avec une publication du cahier des charges prévue en avril 2025 après les retours des discussions et l'avis de la CRE. "Cet appel d’offres sera l’occasion d’intégrer de nouveaux critères d’éligibilité ou de notation afin de soutenir l’industrie européenne de l’éolien en mer, en application du règlement européen Net Zero Industry Act", souligne l'organisme.
Le résultat de l’appel d’offres est prévu pour l'automne 2025. Un décret est d'autre part en préparation pour diminuer la durée des procédures de mise en concurrence des futurs parcs éoliens.
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