Des scientifiques de renommée mondiale mettent en garde contre une accélération alarmante du réchauffement climatique engendré par l'Homme, indiquant une progression à un rythme jamais vu auparavant. Selon une étude récente, les efforts pour maintenir l'augmentation des températures mondiales en dessous de 1,5°C sont sur le point d'échouer, sauf actions immédiates.

"Le réchauffement causé par l'homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C par décennie en 2014-2023", indiquent les scientifiques dans la revue de presse Earth System Science Data. Un constat fait selon la méthode du Giec, les spécialistes du climat mandatés par l'ONU.

Ces données, basées sur les analyses de près de 60 chercheurs internationaux, montrent que l'augmentation de la température globale attribuable à l'homme a atteint 1,19°C durant cette décennie par rapport à l'ère préindustrielle, signalant une aggravation notable par rapport aux années précédentes.

Urgence climatique

Le réchauffement climatique résulte principalement des émissions de gaz à effet de serre (carbone, méthane), dues en grande partie à l'exploitation intensive des énergies fossiles telles que le pétrole, le gaz et le charbon. Ces émissions ont atteint des niveaux sans précédent, avec environ 53 milliards de tonnes d'équivalent CO2 émises annuellement entre 2013 et 2022.

Les scientifiques, en actualisant annuellement ces données, souhaitent influencer les accords lors des conférences sur le climat, notamment la COP29. "Pour nous, ça rappelle l'urgence et l'importance des négociations et des accords afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre", explique dans le rapport, Pierre Friedlingstein, de l'Université d'Exeter et du CNRS.

La climatologue Valérie Masson-Delmotte souligne également, dans le rapport, l'importance de réagir face aux manifestations déjà visibles du réchauffement, comme les canicules et les sécheresses sévères.

Un espoir ?

Malgré le sombre tableau actuel, les chercheurs voient une lueur d'espoir. Le bilan carbone, ou la quantité de CO2 qui pourrait encore être émise pour maintenir une chance de limiter le réchauffement à 1,5°C, bien que réduit à environ 200 milliards de tonnes, offre un petit espoir si les émissions atteignent leur pic cette décennie.

Glen Peters, du Centre pour la recherche climatique internationale d'Oslo, a expliqué à l'AFP, que bien que les émissions aient atteint des niveaux record, la vitesse d'augmentation a ralenti, fournissant un peu de positivisme pour l'avenir. À l'approche de l'Euro de foot, compétition particulièrement émettrice de CO2, les experts signalent qu'un changement des pratiques peut ralentir le réchauffement climatique, et la précarité énergétique.

Les conclusions de cette étude sont un rappel urgent de la nécessité d'une action mondiale concertée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et de se préparer à des changements climatiques inévitables.

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