Avec la loi "d'accélération" de 2023, un tiers des communes françaises ont identifié les terrains propices à l’installation de panneaux solaires, éoliennes et autres méthaniseurs. Cette loi vise à accélérer la production d'énergies renouvelables en facilitant l'implantation de projets tels que les panneaux solaires et les éoliennes au sein des communes. Pourtant, malgré cette initiative, le déploiement des énergies renouvelables avance difficilement, les communes manquant parfois de moyens et d'enthousiasme.

Comment faire face aux défis énergétiques avec des moyens limités ? C'est le casse-tête auquel sont confrontées la plupart des communes françaises.

La loi d'accélération : un tiers des communes mobilisées

Adoptée en février 2023, la loi "d'accélération" des énergies renouvelables vise à rattraper le retard de la France dans ce domaine par rapport à ses voisins européens. Jusqu’ici, 10 000 communes, soit près d’un tiers du pays, ont pris part à ce grand chantier en cartographiant les terrains où elles souhaitent implanter des unités de production énergétique. Les projets retenus privilégient surtout le solaire photovoltaïque, thermique, ainsi que la géothermie.

Cette mission est ambitieuse : il s’agit de couvrir le territoire d'installations de production énergétique, en passant d’un système centralisé à des infrastructures locales. Toutefois, ces communes ne disposent souvent ni des moyens financiers ni des compétences techniques nécessaires pour réaliser efficacement ces projets. La complexité administrative et les freins locaux constituent de réels obstacles à l’accélération du déploiement de cette mission. Pour certaines, définir ces "zones d'accélération" revient à naviguer dans une "administration soviétique"</q>, comme le souligne Frédéric Léveillé, maire d'Argentan.

Les freins et craintes des élus locaux

La mise en place de zones d’accélération dans les communes rurales, qui couvrent 88 % du territoire français, est particulièrement difficile. Les élus sont souvent réticents à voir leurs terres envahies par des projets d’énergie renouvelable. Certains craignent un développement sans retombées économiques pour leur territoire, comme l’exprime Jacky Favret, maire de Blondefontaine.

Les technologies comme l’éolien suscitent également des appréhensions. Son fort impact visuel sur les paysages et les interrogations sur les bénéfices réels de cette source d’énergie pour les communes locales, provoquent un rejet de la part des habitants. Ainsi, définir une zone d’accélération pour l’éolien devient un véritable casse-tête pour de nombreux élus. Benjamin Raquin, maire de Grand-Corent, préfère éviter de soumettre cette technologie à sa population, de peur d'attiser des tensions.

Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves, confirme cette tendance : pour que l’éolien soit accepté, il faut d’abord que les habitants puissent le consommer localement, ce qui reste encore une barrière dans de nombreuses régions.

Si la loi est bien un premier pas, elle souffre d’un manque de volonté politique pour être pleinement effective, avec de nombreux décrets d’application toujours en attente. Pour beaucoup, cette cartographie risque de ne rester qu’un exercice théorique si des mesures concrètes ne suivent pas rapidement. Ces problèmes d'évolution, pourrait également être un frein dans la réussite des objectifs de neutralité carbone d'ici à 2050.

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