L’EPR de Flamanville dans la Manche a été autorisé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASM) à lancer la production de ses premiers électrons, à partir de ce lundi 2 septembre. Point noir, le raccordement au réseau de l’électricité prend du retard et sera prévu pour la fin de l’automne.

Après de nombreuses péripéties, EDF est finalement autorisé à lancer sa première réaction nucléaire. Le gendarme du nucléaire, l’ASM, a en effet donné son feu vert pour la production d’électrons de l’EPR de Flamanville 3.

Le gendarme du nucléaire donne son aval

Lors d’une conférence de presse téléphonique, Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire, a annoncé que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait donné son autorisation lundi à 17 heures pour le premier démarrage du réacteur de Flamanville 3. « C’est un moment historique », a-t-il déclaré, précisant que « les équipes de Flamanville sont prêtes à démarrer ».

Lundi soir, l’équipe de nuit a lancé les opérations pour initier la réaction nucléaire du réacteur de Flamanville 3, un processus appelé divergence, qui a duré plusieurs heures. Les équipes procéderont ensuite par étapes pour augmenter progressivement la production d’énergie, une montée en puissance qui, selon Régis Clément, « prendra plusieurs mois avant d’atteindre les 100 % ». .

Une fois le réacteur en fonctionnement à pleine puissance, cet EPR devrait fournir de l’électricité à près de 3 millions de foyers.

Le précieux sésame délivré par l’ASN met fin à une longue attente. EDF, qui avait initialement prévu de commencer la production d’électricité durant l’été 2012, accuse un retard de plus de douze ans. De nombreux problèmes ont entravé les travaux, entraînant une explosion des coûts. Alors que le budget initial était fixé à 3,3 milliards d’euros, la facture finale s’élève à 13,2 milliards d’euros. Selon la Cour des comptes, en tenant compte des surcoûts de financement, le total pourrait atteindre 19 milliards d’euros.

Un raccordement retardé à l’automne

Le raccordement du réacteur au réseau électrique, initialement prévu pour la fin de l’été 2024, est désormais reporté à la fin de l’automne. Un programme d’essais sera mis en place pour permettre d’atteindre un niveau de puissance de 25 %, moment où l’EPR sera pour la première fois connecté au réseau électrique national et commencera à produire de l’électricité. Ce retard s’explique par les exigences de sûreté et de fiabilité industrielle, jugées prioritaires.

De son côté, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a accordé son autorisation, après avoir constaté que ses inspections n’ont relevé aucun élément compromettant la capacité d’EDF à procéder à la mise en service du réacteur. L’ASN a également précisé qu’elle supervisera les étapes ultérieures du démarrage jusqu’à ce que le réacteur atteigne sa pleine puissance. EDF devra cependant obtenir l’accord du gendarme pour franchir certaines étapes de cette montée en puissance.

Le raccordement du réacteur marquera l’aboutissement de 17 ans de travaux et l’avènement du plus puissant réacteur français, capable de produire plus de 1 600 mégawatts lorsqu’il atteindra sa pleine capacité.

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