Le gouvernement vient de demander à la CRE de revoir sa préconisation d'une augmentation de 4,8 % du tarif d’utilisation du réseau public d’électricité.

Chaque année, le "tarif réseau" est ajusté en août, mais la hausse de 4,8 % du TURPE proposée par la CRE ne satisfait pas le gouvernement. Le ministre délégué à l'Énergie a donc demandé une révision du tarif, selon une décision parue au Journal officiel.

La crainte d’une augmentation

Chaque année en août, le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité, communément appelé TURPE, est ajusté pour refléter les coûts du réseau. Cette année, la Commission de régulation de l'Énergie (CRE) a proposé une hausse significative de 4,8 %, une recommandation qui n'a pas trouvé grâce aux yeux du gouvernement. Estimant cette augmentation excessive en période de crise, le ministre délégué à l'Énergie a demandé une réévaluation de la proposition, une démarche officialisée dans une décision publiée ce samedi au Journal officiel.

Cette intervention du gouvernement s'inscrit dans la continuité de sa décision de mi-juillet, où il avait déjà rejeté une augmentation d'environ 1 % sur les factures d'électricité. Ce choix, motivé par le désir d'éviter des variations erratiques des prix, visait à protéger les consommateurs d'un « yo-yo » tarifaire, difficilement compréhensible et potentiellement déstabilisant en pleine crise économique et politique. Bercy avait alors souligné l'importance de maintenir une certaine stabilité des prix pour éviter une nouvelle polémique sur le coût de l'énergie.

Sans cette double intervention, ce sont près de 22 millions de foyers et d'entreprises, soumis au tarif réglementé de l'électricité, qui auraient vu leur facture augmenter. Le gouvernement, soucieux de préserver le pouvoir d'achat des ménages et de maintenir un climat social apaisé, entend ainsi contenir les hausses tarifaires tout en révisant les recommandations de la CRE.

La CRE sollicitée

La proposition de la CRE d'augmenter le TURPE au 1er août 2024 suscite des inquiétudes au sein du gouvernement. Roland Lescure, dans son avis, souligne que « la hausse du TURPE proposée par la CRE au 1er août 2024 conduirait mécaniquement à une hausse du prix payé par de très nombreux consommateurs », lesquels ont déjà subi des augmentations significatives en 2022, « malgré les dispositifs de protection mis en place par le Gouvernement.»

Le ministre démissionnaire critique également la délibération du 26 juin 2024, estimant qu'elle « ne tient pas suffisamment compte de cette orientation de politique énergétique relative à la maîtrise, la stabilité et la bonne compréhension du prix de l’électricité pour le consommateur ». En réponse à ces préoccupations, il demande à la CRE d'élaborer « un nouveau projet de décision relative à l’évolution des tarifs des réseaux publics de distribution de l’électricité, prenant mieux en compte cette orientation.»

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