Des syndicats ont fait part de leur inquiétude quant à l’avenir d’EDF et de ses travailleurs, compromis par les élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet.

Période de flottement pour EDF. Alors que le groupe avait reçu le soutien de l’État pour une relance du nucléaire il y a quelques semaines, le résultat des législatives anticipées pourrait bien tout remettre en question pour l’entreprise, selon plusieurs syndicats.

Refaire machine arrière

L’inquiétude plane parmi les travailleurs d’EDF. Citée par l’AFP, Amélie Henri, secrétaire nationale de la CFE-CGC, premier syndicat de l’énergéticien national, a ainsi expliqué : “Aujourd’hui, on s’est mis en ordre de bataille pour construire de nouveaux réacteurs, pour mener à bien tout un tas de projets et ce serait absolument dévastateur de refaire marche arrière pour l’entreprise”, qui vient tout juste de s’engager dans une relance du nucléaire.

Et les législatives pourraient changer la donne : alors que le Président a apporté son soutien à la construction de six réacteurs EPR2. Or, ces décisions n’ont pas “formellement été actées par le gouvernement” dans un texte. La ligne politique en matière d’énergie du parti vainqueur de ces élections pourrait donc changer l’avenir d’EDF du tout au tout.

La PPE remise en question

Il en va de même de la programmation pluriannuelle de l’énergie : essentielle pour la sortie des énergies fossiles, elle devait être adoptée par décret vers la fin de l’année. Là aussi, les clivages politiques sont importants.

La PPE actuelles, adoptées en 2020, “annonce toujours la fermeture de 12 réacteurs d’ici 2035” : une mesure déplorée par Mme Henri et d’autres travailleurs.

José Fernandes, sectéraire nationale de la CGT a ainsi souligné, cité par l’AFP : "On a lancé des investissements, on a lancé énormément d'études pour des EPR, on attendait les commandes, les validations, à cette heure-ci on n'est pas certain de pouvoir aller au bout, donc c'est extrêmement compliqué.

Si seule une partie du NFP affiche une position anti-nucléaire, et que le RN est clairement favorable à l’utilisation des énergies, le casse-tête politique pourrait bien ralentir - voire provoquer l’abandon des projets. EDF n’a pas souhaité se prononcer au sujet de la situation.

L’hydraulique en péril

Alors que les députés avaient appelé à régler un vieux contentieux entre la France et Bruxelles pour relancer la filière hydraulique. La députée socialiste Marie-Noëlle Battistel et son collègue de Renaissance Antoine Armand avaient commencé une mission d’information pour régler la situation. Or, ces personnes, particulièrement qualifiées pour gérer le dossier, ne seront peut-être plus députées à l’issue des législatives.

Amélie Henri signale ainsi : "On espère qu'en fonction du paysage politique à compter de juillet, on ne repartira pas sur un nouveau stop and go, qui serait catastrophique pour l'entreprise.

La dissolution est d’autant plus difficile à avaler que le programme de l’entreprise pour la décennie à venir devait être finalisé dans les semaines à venir. Une situation qui laisse en suspens l’avenir de nombreux travailleurs, recrutés pour les projets soutenus par l’État ces dernières semaines.

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