Le multicoque Energy Observer vient de retrouver le port de Saint-Malo après avoir commencé son tour du globe en 2020. Une aventure à l’empreinte énergétique presque nulle.
Prouesse énergétique. L’ancien navire de course Energy Observer a fendu les eaux du globe en indépendance énergétique totale. Après s’être arrêté dans les ports de près de 50 pays différents, le multicoque fonctionnant à l’hydrogène est retourné vendredi au port de Saint-Malo. Un voyage à l’empreinte écologique 0, qui inspire déjà d’autres projets.
Un navire laboratoire
L’Energy Observer n’en était pas à son coup d’essai : après une première traversée, lancée en 2017 tout autour des côtes françaises, le catamaran de course a fendu les eaux du globe. Le navire-laboratoire, qui ne fonctionne qu’à l’énergie renouvelable, a sillonné 68 000 nautiques. Près de 126 000 km, ou l’équivalent de trois tours du monde.
Mais comment ce navire-laboratoire est-il parvenu à cette prouesse ? La pile à combustible et les 200m2 de panneaux photovoltaïques ont notamment permis cet exploit. Doté d”Oceanwings”, des ailes de 12 mètres dont l’utilisation réduit la consommation d’énergie, permettant aux moteurs de produire de l’hydrogène, le navire a fait plus d’une centaine d’escales, avec un bilan écologique net zéro. Une odyssée qui inspire déjà de nouvelles expéditions.
L’efficacité des technologies propres
Les porteurs du projet ont signalé dans un communiqué que durant sa traversée, le catamaran de 30 mètres de long “a démontré la viabilité des technologies propres et renouvelables, dans toutes les conditions possibles, du froid de l’Arctique à la chaleur des tropiques.
”
Qualifiant la traversée d’”aventure humaine et technologique exceptionnelle
”, Victorien Erussard, officier de marine marchande porteur de l'expédition, espère que l’Energy Observer ouvrira la voie à la multiplication des projets de ce genre.
Il explique ainsi : "Même s'il y a encore beaucoup à faire, nous avons démontré l'adoption possible de notre mix énergétique et prouvé la viabilité de certaines briques technologiques dans les environnements les plus extrêmes.
”
Et de fait, tout au long du voyage, le navire a puisé dans 40% d’énergie éolienne, 40% d’énergie photovoltaïque, et 20% d’énergie tirée de l’hydrogène produit par les moteurs.
Cap vers de nouveaux projets
Les initiateurs de la traversée planchent déjà sur un nouveau projet : l’Energy Observer 2. Le cargo de 120 mètres de long et de 22 mètres de large, pouvant supporter jusqu’à 5000 tonnes de chargement devrait fendre les eaux grâce à de l’hydrogène liquide.
L’Energy Observer 3, un nouveau navire laboratoire sur lequel la société travaille également, testera quant à lui les carburants de synthèse. Une bonne nouvelle pour la planète : chaque année, le transport maritime engendre 3% des émissions de gaz à effet de serre, et l’Organisation maritime internationale vise les émissions nettes zéro en 2050.
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