TotalEnergies a annoncé cette semaine avoir atteint le seuil de 2 GW de capacités d’électricité verte. Alors que le groupe reconnaît le retard pris sur ses objectifs, il regrette également les démarches administratives trop longues, et les modèles balbutiants qui freinent les investissements.
4 TWh d’énergies vertes. C’est l’objectif ambitieux du géant des hydrocarbures à l’horizon 2030. Mais ces plans pourraient bien être remis en question par le dédale administratif, qui empêche le déploiement de certains projets.
Alors que le groupe a annoncé avoir dépassé le seuil symbolique de 2 GW d’électricité verte, notamment grâce à son parc éolien et solaire lors de son assemblée générale cette semaine, il regrette de ne pas pouvoir accélérer sa transition. Or, il s’agit là d’une part significative de sa puissance mondiale, qui s’élève à presque 24 GW.
400 millions de dollars investis
La politique énergétique du géant des hydrocarbures a mis l’accent sur les énergies renouvelables l’an passé, avec 400 millions de dollars investis en France l’an dernier dans les énergies décarbonées - et 5 milliards à l’échelle mondiale.
TotalEnergies fait aujourd’hui partie des trois plus grands producteurs d’énergies renouvelables en France, avec EDF et Engie alors que le groupe n’était pas actif dans le secteur de l’électricité il y a 10 ans. Et, pour atteindre ses objectifs en matière de transition, le géant pétrolier tire la sonnette d’alarme auprès du gouvernement.
Un dédale administratif
660 sites éoliens, solaires et hydrauliques permettent, aujourd’hui, au groupe d’atteindre les 2 GW de puissance brute dans le territoire français, fournissant de l’électricité à 1,8 million de personnes. Au total, ces sites ont permis de fournir 2.6 TWh d’énergie verte l’an passé, mais pour atteindre l’objectif des 4 TWh d’ici à 2030, TotalEnergies va devoir mettre les bouchées doubles.
Or, l’énergéticien estime que les normes françaises le freinent considérablement dans ses progrès : il attend aujourd’hui l’obtention d’un permis pour un peu plus 2 GW de puissance.
Isabelle Pratier, directrice France de l’entreprise, citée dans Les Échos, a ainsi rappelé : “Il y a aujourd’hui un enjeu de rapidité. La France n’a pas atteint ses objectifs, en matière d’éolien flottant notamment. En tant qu’entreprise, nous avons des objectifs, il faut qu’on les atteigne. Nous irons sur les projets qui nous permettront de les atteindre
”. Comprendre : il n’est donc pas exclu que le groupe choisisse d’autres pays pour augmenter sa rentabilité et sa production.
Le retard du groupe
"Il ne faut pas se cacher, nous sommes un peu en retard dans nos ambitions françaises, et cela est dû à des délais compliqués", prévient Marin de Montbel, directeur général de TotalEnergies Renouvelables France, cité par Les Echos.
En effet, bien que la loi d’accélération sur les énergies renouvelables ait été votée par l’Assemblée en janvier 2023, TotalEnergies considère qu’il y a encore trop de lourdeurs administratives et que les délais d’instruction sont beaucoup trop longs.
Et ce n’est pas tout : le géant pétrolier reste également dubitatif face au modèle français dans l’éolien offshore où l’État propose des tarifs d’achat garantis. Isabelle Patrier préfère l’exemple allemand qui permet “de commercialiser l'électricité directement auprès de nos clients. C'est un modèle attractif pour nous
”. Pour TotalEnergies, l'herbe semble plus verte ailleurs...
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