Cap sur Fécamp. Ce mercredi 15 mai, le gouvernement a inauguré le troisième parc d’éoliennes offshore en France. Un signe fort de l’exécutif à la filière, malgré l’absence d’Emmanuel Macron.

Sauver la filière de la dérive. Le gouvernement semble tenir ses promesses avec l’inauguration du parc d’éoliennes en mer de Fécamp, troisième de ce type en France avec ceux de Saint-Nazaire et de Saint-Brieuc. Composé de 71 éoliennes, pour une puissance de 500 MW, le site devrait opérer à 100% de ses capacités d’ici à l’été.

Opération de sauvetage pour la filière offshore

2 milliards d’euros. C’est la somme colossale qui a été investie dans le parc de Fécamp, où 71 éoliennes ont été déployées. Les dispositifs devraient pouvoir opérer à pleine capacité d’ici cet été, et produire “l’équivalent de la consommation domestique en électricité de 777 000 personnes, soit plus de 60% des habitations de Seine-Maritime”, selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, cité par Libération. Des chiffres impressionnants, qui signalent que la France rattrape peu à peu son retard par rapport au reste de l’Europe.

La mise en service du site de Fécamp aura nécessité douze ans de travail. Les contestations des pêcheurs et des associations anti-éoliennes ont freiné le développement du parc, mais RTE se félicite d’avoir réussi à tenir les délais de raccordements, pourtant très techniques . Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, cité par Libération, voit là ungage de notre performance future en vue du changement à venir dans le raccordement des parcs offshore.”

Après deux années de crise énergétique, la France semble ainsi participer de la dynamique européenne très encourageante en la matière. Dans son baromètre éolien, Eurobserv’er signale l’efficacité du secteur :2023 a ainsi été la meilleure année jamais enregistrée pour les nouvelles installations éoliennes offshore dans l’Union européenne”.Des bonnes nouvelles pour la planète.

Soutenir l’économie locale

Or, le parc éolien offshore de Fécamp bénéficie également à l’économie locale, et plus particulièrement à l’industrie normande. La création d’une centaine d’emplois pérennes est prévue pour maintenir et faire fonctionner le parc. EDF Renouvelables, membre du consortium chargé du projet, a ainsi déclaré dans un communiqué que “2500 emplois normands” avaient été générés pour permettre la construction du site.

C’est d’ailleurs toute la Normandie qui a été mise à contribution : une usine au Havre, appartenant à Siemens Gamesa, a permis la production de nacelles, de génératrices d’éoliennes et de pales. À Cherbourg, c’est le pré-assemblage des pièces qui a été effectué.

Des réussites industrielles qui réjouissent l’exécutif. Le gouvernement a ainsi récemment annoncé que la filière de l’éolien en mer a permis la création de 7500 emplois en France, en particulier grâce à l’usine de Saint-Nazaire, non loin du premier parc offshore français.

Macron a signalé sa volonté d’accélérer le développement industriel français et européen des énergies renouvelables pour faire face à l’hégémonie chinoise. Il a ainsi déclaré lors des Assises de la mer, fin novembre : “Il faut qu’on puisse développer de l’éolien en mer, fixe ou flottant, qui soit produit chez nous. Et donc pour toute la chaîne de valeur associée, on va mettre en place des critères environnementaux et de sécurité.

Le gouvernement prêt à mouiller la chemise

Depuis quelques semaines, le gouvernement a affiché son soutien à la filière, désormais pleinement intégrée dans le plan de bataille de l’exécutif pour parvenir aux objectifs de transition énergétique. La visite d’Emmanuel Macron était prévue mercredi après-midi, pour souligner l’engagement fort de l’État envers l’éolien en mer.

Les acteurs de la filière craignaient, en effet, le naufrage depuis plusieurs semaines : risque d’abandon des projets, problèmes techniques, manque de fonds… Les signaux envoyés par le gouvernement à Fécamp, mais aussi à Saint-Nazaire, ont une importance capitale.

L’exécutif semble vouloir placer l’éolien offshore au cœur de sa stratégie, et rattraper son retard comme le souligne à Libération, Pierre Tardieu de WindÉurope : “On peut dire que la France a un peu de retard par rapport à ses partenaires européens, pour des raisons historiques ou d’ajustement des politiques, à cause de procédures administratives assez longues, de concertations plus larges qu’ailleurs, de recours contre des parcs, de renégociation des tarifs…

Or, le gouvernement souhaite faciliter le déploiement de projets éoliens. L’expert ajoute ainsi : “Avec ce troisième parc à Fécamp, on rentre vraiment dans le vif du sujet, avec une volonté politique du président de la République. Et avec le dernier calendrier d’appels d’offres présenté par le gouvernement [fin avril], la France devient un pays important de l’éolien en mer. Ce qui avec notre potentiel est une bonne nouvelle.

L’appel d’offres, remporté par le consortium germano-belge BayWa r.e. et Elicio à Belle-Île-en-Mer pour le développement d’un parc d’une capacité de 250 MW, semble confirmer cette dynamique. Reste à voir si les ambitieux objectifs de 45 GW d’éolien offshore d’ici à 2050 seront tenus.

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