Alors qu’EDF, Qair et Engie craignent que leurs projets d’éolien flottant ne soient compromis, Bruno Le Maire et Roland Lescure ont réitéré leur engagement envers la filière. Les ministres ont promis de lancer un appel d’offres de 10 GW d’ici à l’automne 2026.

Opération de sauvetage pour l’éolien en mer. Alors que les groupes porteurs de projets continuent de craindre le naufrage de la filière, le gouvernement s’est engagé à diffuser un appel d’offres de grande ampleur : 10 GW pour octobre 2026. Roland Lescure et Bruno Le Maire, en déplacement à Saint-Nazaire ce jeudi, ont promis de tout mettre en œuvre pour accélérer le déploiement sur le marché des projets.

Une filière à la dérive

Lors de l’inauguration de la sous-station électrique qui récupérera l’électricité produite par le parc éolien en mer d’Engie au large de Noirmoutier, Bruno Le Maire et Roland Lescure ont affirmé leur soutien à la filière, mise à mal depuis plusieurs semaines.

Alors que certains projets en Méditerranée risquent de tomber à l’eau, Engie, Qair et EDF ont pressé l’exécutif de leur apporter un soutien.

Le gouvernement semble prendre conscience de la difficulté rencontrée par les groupes : “Nous avons pris un sacré retard à l’allumage dans l’éolien en mer : il n’y a quasiment aucune production électrique en France, à partir de l’éolien en mer. Or, d’ici vingt-cinq ans, nous voulons 45 gigawatts. Il nous faut déployer plus de parcs, plus puissants et loin des côtes. Nous devons faire des pas de géants”, a expliqué Bruno Le Maire, cité par les Échos. Le ministre – pourtant pro-nucléaire – s’était récemment engagé envers la filière photovoltaïque.

L’éolien a le vent en poupe

Des nouvelles qui devraient réjouir les producteurs. Alors qu’un calendrier des projets a été partagé par Bercy, les deux parcs méditerranéens, qui seront installés à Fos-sur-Mer et à Agde, sont ouverts à la candidature jusqu’à la mi-août. Ils devraient être attribués avant la fin de l’année.

L’exécutif s’est également engagé à mener un appel d’offres pour le déploiement des parcs éoliens en Bretagne, près d’Oléron, et dans le reste de la Méditerranée. Le calendrier précis de ces nouveaux projets sera publié prochainement. Le coup de fouet donné aux filières renouvelables semble néanmoins s’expliquer par les récentes mesures prises par le Parlement européen en matière de transition énergétique.

Cap vers la transition énergétique ?

2,5 GW. C’est la capacité promise par le gouvernement grâce au développement de l’éolien off-shore, d’ici à 2025. Des chiffres ambitieux, qui accompagnent l’appel d’offres de 10 GW, qui permettra le déploiement des projets. En ligne de mire ? L’horizon 2026, un peu avant les élections présidentielles. Roland Lescure a confirmé que la filière devrait connaître une accélération : “Les études de vents et de sol en mer doivent démarrer cet été.

Tous ces projets ont pour objectif de permettre à la France d’atteindre la cible de 18 GW de capacité d’éoliennes offshore d’ici à 2035, comme l’avait promis Emmanuel Macron. À ce jour, la puissance offshore s’élève à presque 1,5 GW, grâce aux parcs de Saint-Nazaire, ouvert en 2022, et de Saint-Brieux et Fécamp, qui seront inaugurés prochainement.

Les spécialistes de l’éolien se réjouissent de l’annonce de la feuille de route, alors que la filière semble plus menacée que jamais. Pourtant, les experts ne sont pas tous convaincus par la capacité du gouvernement à tenir ses promesses. Le directeur d’une entreprise de pointe de l’éolien offshore fait ainsi savoir aux Échos : “J’ai peur que l’État ne s’organise pas lui-même pour être à la hauteur de ce qu’il annonce, il y a beaucoup de retard dans la rédaction des cahiers de charges, dans l’examen des dossiers.

Pour répondre à ces inquiétudes, Bercy a annoncé vouloir simplifier les démarches de mise en concurrence, grâce à un décret. Reste à voir si ces belles promesses seront tenues.

 

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