La start-up parisienne Jimmy a récemment soumis une demande d'autorisation pour lancer son projet de mini-réacteur nucléaire auprès de l'organisme de sûreté nucléaire et de radioprotection. Cette invention est conçue pour répondre aux exigences des industriels en matière de production de chaleur sans émission de carbone.
Le secteur du nucléaire est en effervescence, la société française Jimmy se distingue avec audace. L'entreprise naissante, basée à Paris, a annoncé ce lundi avoir déposé une demande d'autorisation de création pour son mini-réacteur auprès de la mission de sûreté nucléaire et de radioprotection, sous l'égide du ministère de la Transition écologique.
Il revient maintenant à cette commission de faire suivre le dossier à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour une évaluation approfondie. Un processus qui peut durer plusieurs années.
Conçu pour générer une puissance thermique de 10 mégawatts, le mini-réacteur développé par la société Jimmy vise à répondre spécifiquement aux besoins de production de chaleur décarbonée pour les sites industriels.
"Le dépôt de ce dossier marque l'indispensable première étape qui va nous permettre d'entrer dans une phase d'instruction de notre projet puis de concertation avec l'ensemble des parties prenantes
", a expliqué Antoine Guyot, le cofondateur de la start-up.
Technologie de pointe et sécurité
Le potentiel de cette technologie se manifeste déjà dans des plans pour l'intégration de ce système au sein du complexe industriel Cristanol à Bazancourt, dédié à la production d'alcool et de bioéthanol.
Le mini-réacteur exploite une technologie avancée de réacteur à haute température (HTR), utilisant un combustible nucléaire Triso et un système de refroidissement à l'hélium, reconnus pour leur haute sécurité et leur résistance en cas d'accident. Bien que le combustible Triso ne soit pas encore produit à grande échelle, la startup a sécurisé une source d'uranium enrichi à 10 %, nécessaire pour son fonctionnement.
Une startup avec de l'ambition
Jimmy souhaite révolutionner le secteur nucléaire avec ses mini-réacteurs. Cela contribue de manière significative à la transition énergétique de la France, vers des solutions plus vertes et durables. Alors que le projet entre dans sa phase d'examen et de consultation, l'industrie et les investisseurs suivent de près ce développement prometteur qui pourrait redéfinir le secteur de l'énergie de demain.
Les investissements
L'entreprise a bénéficié d'une forte impulsion grâce à une subvention significative de 32 millions d'euros du plan France 2030 et de plusieurs tours de financement réussis. Cela pourra donc permettre la commercialisation de ses mini-réacteurs.
La start-up a réussi à collecter 2,2 millions d'euros en février 2022 grâce à des investissements provenant d'Eren Industries, Noria, Otium Capital, Polytechnique Ventures, et divers investisseurs privés. En octobre 2022, elle a également obtenu 15 millions d'euros supplémentaires de ces mêmes financeurs, ainsi que de nouveaux actionnaires.
Commentaires