Alors que la France traverse une crise énergétique sans précédent depuis deux ans, EDF va devoir réajuster ses prix. Une mesure appuyée par la CRE, qui devrait rassurer les clients.
Soulagement pour les consommateurs ? EDF est contrainte de réajuster ses tarifs d’électricité à la baisse, tout en limitant les augmentations sur les factures des clients. Dans un contexte de crise énergétique et économique qui étouffe les Français, cette mesure, soutenue par la CRE et appuyée par les débats au Parlement européen, devrait stabiliser les prix du marché français.
La CRE contre le gouvernement
La CRE et le gouvernement ne s’alignent pas sur la question des prix de l’électricité. Pourtant, le temps presse : le bouclier tarifaire et les appels à la sobriété énergétique ne suffisent plus, ravivant la colère des consommateurs qui peinent à payer leur facture.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) appuyait fermement une baisse de 0,35% des tarifs réglementés en janvier dernier. Il aurait été question de la première diminution tarifaire depuis quatre ans : une mesure qui aurait pu desserrer l’étau qui oppresse les consommateurs depuis le commencement du conflit en Ukraine.
La CRE explique que plusieurs signaux étaient favorables à la baisse des tarifs : la chute du prix spot de l’électricité sur les bourses, et la meilleure capacité d’approvisionnement de la France justifieraient ainsi cette réduction.
Le gouvernement, quant à lui, est plutôt réticent à cette diminution, qui pourrait déséquilibrer à nouveau le marché français, en pleine reconstruction. EDF devrait néanmoins être contrainte de suivre les recommandations de la CRE.
Le Parlement européen tranche
Une loi visant à protéger les consommateurs et à réformer le système électrique a été débattue les semaines passées au Parlement européen, accélérant considérablement la dynamique à venir de baisse des prix sur le marché français.
La future structure du réseau européen vient d’être officiellement adoptée par le Parlement, qui entend mettre en place les nouvelles normes aussi vite que possible. Dans l’esprit du texte traitant du prix du gaz, voté en 2022 au plus fort de la crise, la législation devrait permettre de “protéger le consommateur face aux injustices en cours
”, selon l’eurodéputé Nicolás González Casares, cité dans les Échos. Un appui considérable a été apporté au projet de loi : 473 votes favorables, pour 89 votes contre. Les pays membres devront approuver la mesure pour qu’elle soit mise en place, mais cette nouvelle réglementation a déjà des impacts sur le marché français.
Un texte modeste
Si la loi du Parlement européen a reçu beaucoup de soutiens, c’est parce que ses ambitions restent modestes : elle appuie la nécessité d’augmenter les contrats à long terme pour prévenir d’une nouvelle crise énergétique, qui provoquerait une hausse brutale des prix.
Il s’agit donc essentiellement de protéger les consommateurs des variations soudaines des prix de marché. La CRE demande, quant à elle, des mesures plus concrètes : baisser le prix du kWh, et interdire la modification des conditions de contrats sans le consentement du particulier. EDF devra suivre le chemin préconisé par la Commission dans les mois à venir.
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