Alors que la piétonnisation de la rive gauche de la Seine fait fureur auprès des habitants, l’initiative pour l’aménagement de la rive droite ne fait pas autant d’heureux. Les professionnels à vélos sont de plus en plus présents dans la capitale, alors que les vélos en libre service sont un flop sans précédent à Paris. Tant de paradoxes qui rendent l’étude de l’état des lieux du vélo en Île-de-France intéressante.
A chaque piste son type de vélo
Pour comprendre les initiatives et les débats en cours, il serait pertinent de s’intéresser aux types de vélos, et à leur utilisation. Trois types de vélos dominent le marché des deux roues. Pour environ 345€ en moyenne, il est possible d’obtenir un vélo d’une des trois familles suivantes :
- Le vélo de ville : utilisé pour les pistes asphaltées, le vélo de route redevient à la mode avec un pignon fixe, un seul plateau, avec ou sans frein et généralement avec une seule vitesse. Léger et plus rapide, il est le plus vendu pour les particuliers en France
- Le vélo de route : plus robuste et très léger, il permet aux professionnels et amateurs de vélo d’aller plus vite et de parcourir plus aisément de plus longues distances
- Le VTT est robuste et permet aux amateurs de sensations fortes de faire des randonnées sur des pistes rugueuses, des descentes sur des pierres, des sauts ou arrêts brusques. Le confort y est optimisé et la résistance à la casse élevée.
L’avis des professionnels
A l’ère du numérique, les services de livraison sont plus en plus courants, surtout dans le domaine de la restauration. Les coursiers à vélo témoignent de l’importance de la mise en place de pistes cyclables dans la ville.
Ainsi, en 2017 on comptait une hausse de 22% de morts suite aux accidents de vélo. Les cyclistes soulèvent deux problèmes fondamentaux : le manque de pistes cyclables qui les pousse à prendre des risques en se mettant à côté de voitures, et un manque de sensibilisation des personnes véhiculées aux piétons et cyclistes. En effet, La vitesse élevée des véhicules motorisés est la principale cause de décès.
Coursiers comme facteurs dénoncent le manque de pistes, le manque de stationnement, (qui leur coûte trop de fois leur outil de travail), le mauvais état des pistes existantes, et finalement l’insécurité de rouler à côté d’autres véhicules qui n’ont pas conscience que la route appartient à divers types de véhicules.
En 2008, l’INSEE a réalisé une étude révélant que le vélo représentait 2% des trajets domicile-travail et que ces trajets faisaient en moyenne 3,4 kilomètres, depuis, les pistes cyclables ont pris plus de place dans l’espace urbain et ont entraîné plus de réglementation et de zones à à vitesse limitée 20 km/h ou 30km/h pour favoriser la démarche des cyclistes.
Le marché du vélo en France
Le marché du vélo en France est en pleine explosion : trois millions de vélos sont vendus chaque année en France, soit cinq vélos pour 100 habitants.
Parmi les plus prisés, les vélos consacrés aux activités de loisir arrivent en tête des ventes, suivis de très près par les vélos pour le sport. Ainsi, 300 000 vélos urbains sont vendus chaque année. Les vélos de ville, les vélos électriques, les vélos pliants et les vélos de route ont une part de marché qui ne cesse d’augmenter et qui représentent en moyenne 11% des vélos vendus en France.
La France génère, après l’Allemagne et les Pays-Bas, le plus de métiers liés au vélo. Ainsi, la fabrication, l’assemblage, la réparation et la maintenance sont des emplois distincts dans le monde du cyclisme. Ces entreprises, et celles qui fabriquent accessoires et pièces de vélos, pèsent un total de 729 millions d’euros.
L’éveil de la population sur les enjeux climatiques et environnementaux, et la tendance du vélo de ville qui revient en puissance en magasin spécialisé comme dans des boutiques et espaces de vente de seconde main, entraînent un changement considérable dans l’espace urbain.
Quelques chiffres
Plus de 15% des déplacements seront effectués à vélo d’ici 2020, d’où l’initiative d’accorder un budget de 150 millions d’euros pour doubler le nombre de pistes cyclables à Paris.
Etat des lieux des pistes cyclables
Les villes “vélo-friendly” en France
Sur le podium, Strasbourg, Nantes et Bordeaux remportent les trois premières places des villes les mieux notées dans la catégorie des agglomérations de plus de 200 000 habitants. A Strasbourg, 8% de la population se déplace au quotidien à vélo sur un réseau des plus étendus en France mesurant plus de 600 kilomètres.
Les cyclistes notent que malgré les points négatifs du manque de stationnement, la crainte est moindre dans ces villes qu’ailleurs. Cela s’explique grâce aux réseaux de pistes cyclables ne sont pas fractionnés et permettent une conduite fluide et agréable.
Les villes les plus mal notées du palmarès
A la grande surprise générale, les villes de l’ouest et du sud sont celles qui sont les plus réticentes au vélo. Ainsi, Rouen, Caen, Le Havre, Marseille, Nice, Toulon ou Béziers sont les villes qui apprécient le moins la pratique du vélo et qui sont donc les moins bien notées. Alors que les rues piétonnes et l’environnement balnéaire attirent des étrangers et vacanciers et que la possibilité de faire de belles balades vélo devrait être mise en avant, la voiture prime toujours comme moyen de transport.
Vélo-friendly et eco-friendly
Prendre son vélo, plutôt que sa voiture ou un transport en commun n’est pas une décision anodine. L’accroissement du nombre de cycliste dans les villes à pour effet de réduire leur consommation en énergie. Ainsi, prendre son vélo devient un potentiel “éco-réflexe” qui vous permet d’économiser de l’énergie.
A noter qu’il existe de nombreuses manières de le faire. De nombreux fournisseurs d’énergies, comme le fournisseur Total Direct Energie par exemple, proposent des contrats d’énergie permettant de réduire sa consommation en heures creuses ou d’être approvisionné par de l’énergie verte. Pensez-y lors de votre prochain déménagement !
Le grand débat : la piétonnisation des berges
La piétonnisation de la rive gauche (du Pont-Royal au pont de l’Alma,) a été un tel succès, que la maire de Paris, a pris l’initiative de lancer l’aménagement de la rive droite. Cependant, malgré l’acclamation du projet par les piétons qui apprécient pleinement ces 3,5 km de voies piétonnes sur berges en plein centre parisien, les habitants de la région parisienne ne partagent pas le même entrain. De même pour Airparif, l’organisme agréé par le ministère de l’Environnement pour la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France.
Leur conclusion, après un an d’observation, est qu’il y a bien une amélioration globale de la qualité de l’air le long des quais (soit -25% de dioxyde d’azote). Cependant, l’association note, ‘en parallèle, que tous les niveaux sont restés supérieurs aux valeurs réglementaires. Cela voudrait dire que la piétonnisation des berges aurait déplacé le problème plus loin, sans apporter une solution durable.
Tandis que de nombreux parisiens veulent rendre les berges de la rive gauche piétonnes, 15,4% des 292 votants de toutes communes confondues en Ile-de-France, sont défavorables au projet (selon le site de la mairie de Paris). Parmi les arguments contre la piétonnisation des berges, on retrouve la difficulté pour les habitants de la région parisienne (extra-muros) de traverser Paris pour se rendre sur leur lieu de travail. Les opposants au projet dénoncent également la difficulté de trouver un stationnement, et le fait de perdre bien trop de temps à contourner les zones devenues piétonnes.
Les advocateurs du projet d’aménagement des berges mettent en avant l’impact positif sur l’économie, l’écologie et le confort sonore.
- Le projet peut en effet générer davantage de travail sur les espaces publics en lien avec la Seine, dans le secteur du tourisme, mais aussi des projets de transport fluvial de passagers.
- Au niveau écologique, la biodiversité pourra s’agrandir, laissant place à de plus nombreux jardins et espaces verts.
- Au niveau acoustique, de jour comme de nuit, le niveau de bruit sur les berges pourra être amélioré selon une étude de Bruitparif.
Si le projet actuellement en débat est en suspens, les habitants d’île-de-France auraient tout à gagner à repenser leurs trajets à travers Paris. En trouvant des alternatives, les franciliens pourraient pleinement bénéficier de tous les avantages qu’offre la piétonnisation des berges du long de la Seine. Mieux encore, de nouveaux projets visant à améliorer l’environnement (plus d’espaces verts par exemple) pourraient émerger une fois les habitants en phase sur le projet de base.
Sources :
https://actu.fr/societe/classement-villes-cyclables-strasbourg-tete-sont-autres-villes-sur-podium_15954299.html
http://transports.blog.lemonde.fr/2018/03/08/transports-ile-de-france-10-chiffres/
https://www.merci-merci.com/fr/journal/les-velos-parisiens
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